Algérie

Les reines d'Ath Ouabane



Les reines d'Ath Ouabane
Le comité du village, d'Ath Ouabane, en collaboration avec les autorités locales, a choisi, comme pour les précédentes éditions, l'école primaire, Brahim Ouali Belaid, pour exposer tous les produits agricoles, surtout la cerise qui fait la réputation de cette région. « C'est une très bonne initiative. Cette occasion permettra de mettre en valeur et en lumière ce que fait la femme de ce village », a indiqué le P/APC de la commune d'Akbil, M. Bessadi Hakim. « Le marché prend de l'ampleur d'une édition à une autre. Cela représente un encouragement particulier pour le produit local, ainsi que pour nos femmes. Cet espace a été ouvert pour la dégustation et la vente de divers aliments et objets », a-t-il ajouté. Pour lui, « la femme au foyer est souvent plus productive que celle qui travaille à l'extérieur ». Les organisateurs attestent que la majorité des ces périmètres agricoles sont « soignés » par des femmes qui y sont reines. « Entre la terre et la femme d'Ath Ouabane, c'est une éternelle histoire d'amour » dit du haut de ses 85 ans Dda Saïd, un ancien marchand ambulant qui a sillonné presque toute la Kabylie à dos d'âne.Les visiteurs, qui sont venus des villages limitrophes et des villes telles qu'Alger, Bouira, Bejaïa, Sétif étaient là pour s'approvisionner en produits agricoles locaux, une semaine avant le Ramadhan. Si certains sont venus spécialement pour acheter la cerise, les autres ont fait le déplacement dans ce village connu pour la fraîcheur de son climat, de par sa situation à 1.200 m d'altitude, pour acquérir des plantes médicinales et aromatiques, d'autres produits maraîchers (ail, oignon, laitue, fève fraîche) à la saveur exceptionnelle. Cette rencontre annuelle permettra aux nombreux visiteurs de découvrir le village, connu pour ses nombreux martyrs et son piment fort. M Bessadi affirme que dans un passé récent « il y avait plusieurs marché ambulants, qui transportaient ces produits locaux dans les différents villages et il est temps que les habitants de la région viennent maintenant chez nous pour acheter les produit bio d'Ath Ouabane ».Cette année, beaucoup sont repartis un peu déçus. Et pour cause, le marché manquait de « charme », puisque le fameux piment, appelé localement « qlilouche » était le grand absent sur les étals. « Le produit n'est pas encore mûr pour la consommation », nous dit-on. « Il est cueilli à partir de la fin juin jusqu'à la fin novembre, nous explique une vieille femme. Au pavillon de la dégustation, les femmes d'Ath Ouabane exposent les plats traditionnels de la région dont la majorité des ingrédients sont tirés de leurs potagers. Des produits alimentaires, comme une variété de couscous roulé à la main en orge, blé, maïs ou gland, de la galette, des crêpes et diverses autres pâtes préparées à la main mettent l'eau à la bouche. Il y a même de l'huile d'olive, des figues sèches, des fromages à base de lait de vache, du beurre. Outre diverses épices récoltées en été puis séchées et moulues, une multitude de plantes et herbes vertes comestibles de saison, fournies par des jardins familiaux, étaient présentés et vendus. « Les amateurs de la cuisine bio viennent, en toutes saisons, pour s'approvisionner de tout ce qu'ils ont besoin », nous dira Fatima, 80 ans.Les observateurs de la manifestation estiment que l'édition 2014 est un peu fade par rapport aux précédentes. Il se trouve qu'un drame a été enregistré à la veille de la manifestation. Une femme a été découverte morte par asphyxie. Par respect pour la défunte et à sa famille, les organisateurs ont décidé d'annuler toute autre festivité à caractère festif.




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