Algérie

Les regrets du Parlement européen



Sur "démarche pressente" de l'Algérie, le Parlement européen a exprimé ses regrets. La journaliste récidive et diffuse une vidéo-réquisitoire contre le président Bouteflika.Le ministère des Affaires étrangères n'a pas lâché prise. Il a chargé l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, Amar Belani, d'entreprendre une "démarche pressante" auprès de la présidence du Parlement européen sur le cas de la journaliste Layla Haddad-Lefèvre, qui a enregistré une vidéo hostile au 5e mandat pour Bouteflika dans les locaux de l'institution européenne. À ce titre, selon le communiqué de l'ambassade de notre représentation diplomatique à Bruxelles, le chef de cabinet du président du Parlement européen, Diego Canga Fano, apparemment dans une audience directe, "a exprimé (...) ses regrets suite à cet incident". Il a indiqué, affirme-t-on dans le document, que les éléments d'une enquête "ont fait ressortir que Mme Haddad-Lefèvre a délibérément enfreint les règles internes de l'institution et a abusé de la confiance des opérateurs du plateau de télévision du Parlement européen en dissimulant ses intentions malveillantes". Des mesures conservatoires auraient été prises contre la journaliste (interdiction provisoire d'accéder aux studios d'enregistrement). Le Parlement européen n'a pas communiqué, toutefois jusqu'alors, sur le traitement de ce dossier, par une déclaration publique, ou tout autre écrit sur un canal officiel (portail web de l'institution) ou informel (réseaux sociaux). Pourtant juste après sa convocation au MAE, l'ambassadeur de l'Union européenne à Alger a relevé, sur son compte twitter : "Nous avons souligné aux autorités algériennes que les journalistes accrédités auprès des institutions européennes ne parlent pas au nom des institutions mais en leur propre nom, en ligne avec les principes de liberté d'expression et liberté des médias." Devant la ténacité des autorités algériennes à ne pas en rester là, le Parlement européen a consenti à livrer une réaction mesurée et diplomatique, destinée visiblement à la consommation interne. Il a ainsi laissé le soin à l'ambassade d'Algérie à Bruxelles de lui fournir l'écho souhaité par le truchement des médias nationaux. Il est vrai que l'affaire a pris une dimension disproportionnée dès que l'Algérie a exprimé ouvertement son indignation puis a multiplié les démarches pour forcer le Parlement européen à se démarquer de l'acte récriminé. La protestation a ciblé la forme (lieu et utilisation des symboles de l'UE dans l'enregistrement) sans s'appesantir sur le contenu dont des passages assurément attentatoires à la dignité du président Bouteflika. D'autant que ladite vidéo aurait été vue, à partir de là, près de 5,2 millions de fois et partagée plus de 20 000 fois. La journaliste belge, d'origine algérienne, et ses soutiens ont d'ailleurs exploité ce buzz pour récidiver. Jeudi, elle a rendu public un deuxième enregistrement de plus de 5 minutes (en arabe classique, cette fois-ci), dans lequel elle dresse un réquisitoire contre les quatre mandats accomplis par le président Bouteflika.
Souhila H.


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