Algérie

Les refrains d'une vie



Le recueil de poésie publié par notre collègue Mohamed Taouti a vite traversé les mers. Il vient, en effet, d'atterrir au Canada. Le poète-journaliste Mohamed Touati a accordé une interview à Mouloud Belabdi, ex-animateur de la Radio nationale chaîne 3 et radio Canada international. L'entretien de notre poète a été publié dans le blog Chroniques de Montréal. Mohamed Touati, qui écrit des poèmes depuis l'âge de 12 ans, y évoque la comparaison faite par le regretté Ahmed Azeggagh avec René Char. «Ahmed Azeggagh et Hamma Meliani sont très proches de moi. Ils font partie du cercle restreint de mes amis.La comparaison qu'ils font de moi avec ces deux immenses poètes est élogieuse, mais ils ne l'ont pas faite, très probablement de manière fortuite, étant donné qu'ils ont certainement cerné ma personnalité», explique Mohamed Touati tout en ajoutant que ces parallèles flatteurs et sans doute mérités, sont peut-être dus à la manière dont il appréhende le monde poétique, à des tranches de vie qui ont tracé cette trajectoire qui s'est traduite par des mots divinement sublimés.
Du talent et des influences
«S'apparentent-ils à ceux de René Char, Bachir Hadj Ali...' Ahmed et Hamma ont tranché. Ils ont mis la barre très haut. J'avoue que c'est très stimulant», ajoute Mohamed Touati. Concernant les influences littéraires de ce dernier, elles sont multiples, dit-il. Elles vont des monuments Rimbaud et Baudelaire jusqu'à Garcia Lorca, Verlaine, Jules Supervielle, Desnos, Eluard, Kateb Yacine, Mohamed Dib, Jean Amrouche, Anna Greki... Ce sont ces géants de la plume et du vers qui ont contribué à façonner le talent de Mohamed Touati et à lui permettre d'avoir cet itinéraire. «Dans votre recueil, il y a comme deux moments, deux lieux, deux histoires: les Ballades parisiennes et la Complainte d'Alger, qui sont deux titres distincts entre autres de votre recueil. Et ici et là, dans d'autres poèmes, des références subtiles au désert, au pays des Touareg. On a cette impression que les poèmes ont été écrits en diverses périodes de votre vie.
Qu'est-ce qui a guidé ton écriture'», Interroge en outre le journaliste. Mohamed Touati confirme que les poèmes figurant dans son livre ont été écrits à des périodes différentes. Certains remontent aux bancs de l'école vers 11-12 ans et les autres ont suivi à diverses tranches de sa vie jusqu'à aujourd'hui.
Une culture de l'urgence
«Un long chemin n'est-ce pas' L'exil, mon séjour parisien qui a duré de 1974 à 1993, pratiquement sans interruption, a cependant forgé cette verve poétique qui sommeillait quelque part en moi. C'est durant cette période où je fis la rencontre de tous ces monuments de la poésie (Rimbaud Baudelaire, Supervielle, Garcia Lorca...) qu'a eu lieu l'éveil qui a transcendé des expériences humaines (politiques, syndica
les, amoureuses...) souvent très douloureuses avec l'espoir de magnifier une trajectoire contrariée à l'image de cette Algérie qui reste à construire», raconte avec une pointe de nostalgie le poète Mohamed Touati.
Ce dernier parle de rêves inachevés et d'un retour au pays qui a accéléré le mouvement de cette spirale, de cette quête poétique.
«Délirant et lucide à la fois. C'était en pleine décennie noire, une période tragique qui s'est télescopée avec mon séjour tassilien qui a adouci par moment cette tragédie.
La découverte d'un monde merveilleux où prédomine la non-violence et un pan remarquable, occulté, de notre culture, une écriture de l'urgence s'est imposée.
Ce fut ma période la plus féconde. Je lui dois certainement Rue des Blancs Manteaux», conclut l'auteur Mohamed Touati.


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