Algérie

LES REFORMES POLITIQUES ONT ECHOUE, SELON LUI Les «vérités» de Soltani



Pour le leader du MSP, l'environnement politique dont ont accouché les réformes politiques du président de la République consacre, désormais, trois vérités qui n'ont fait, selon lui, qu'agrandir davantage le désespoir et le désintérêt à l'égard de la chose politique.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Bouguerra Soltani, qui s'exprimait, hier, à l'ouverture d'un séminaire regroupant les élus locaux du parti issus des élections locales du 29 novembre dernier, affirmera que les diverses élections ayant sous-tendu ces réformes (élections législatives, élections locales et tout dernièrement le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation) ont d'abord consacré le parti des boycotteurs, des abstentionnistes et les désespérés de toute perspective de changement à travers les urnes, suivi de celui des bulletins nuls et enfin de la «minorité agissante» en opposition à la «majorité rebelle». Cette dernière fait que, poursuivra- t-il, «la représentativité politique véritable est absente» avec ses corollaires, la faiblesse des locales et la vague de redressements qui n'épargnent même pas les partis majoritaires». Ceci sans omettre de citer ceux mis sur la bande d'attente en prévision de la présidentielle d'avril 2014. La seconde vérité est, selon Soltani, la prédominance des affaires dans la sphère politique et leur terrible influence sur l'acte électoral que la rue désigne par le parti de la chkara qui «désigne les têtes de liste, achète les voix des électeurs et impose les alliances, donne même le quitus pour l'immunité parlementaire et définit le profil des élus. Phénomène présent, notamment lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation», le 29 décembre dernier. Pour le président du MSP, la troisième et dernière vérité est que les réformes politiques ont consacré électoralement, la concentration de la lutte au niveau des têtes des partis influents, muant la problématique politique en partisane, donnant l'impression que les décideurs n'y sont pour rien. Et à Soltani de voir dans ce schéma, la théorie du «moteur qui ne marche pas» qui explique les divers dysfonctionnements qui caractérisent l'économie et le développement du pays faits de centralisation tous azimuts. «Tous les gouvernements qui se sont succédé n'ont fait qu'acheter la paix sociale par la grâce de l'argent du pétrole», dira encore Soltani pour qui le tour des partis influents est venu pour «faire» le printemps partisan à la place du printemps algérien. «Un simple acte de diversion à l'effet de détourner l'opinion publique du nœud de la problématique politique ». Pour contourner justement ces velléités, le président du MSP dira que «plus que jamais, nous avons besoin d'une volonté de fer pour faire face au désespoir et lutter contre la médiocrité en semant l'espoir et l'ambition renouvelée chez les jeunes. Le but étant de réhabiliter l'acte politique et déblayer le terrain pour une nouvelle culture de résistance à même de venir à bout de la politique du fait accompli en convainquant l'ancien personnel politique de cesser sa politique d'isolement, l'intérêt national est de fait menacé si la scène politique est vidée de toute ambition saine». Soltani soupçonne les décideurs de vouloir solutionner la crise qui secoue le pays à travers une «césarienne» qui ne ressemblerait aucunement à aucune des expériences vécues par plus d'un pays. Ce qui, pour le président du MSP, justifie les soubresauts de l'élection présidentielle d'avril 2014 avec cette volonté du pouvoir d'encourager de nouveaux intervenants qui viendront remplacer la défunte Alliance présidentielle dont le MSP l'était un des acteurs, le temps d'une alliance officielle temporaire. Ce qui, soulignera-t-il, discréditera de manière officielle tout le processus électoral de 2012, si jamais cette hypothèse se révèle juste. Dans ce cas, l'intérêt national dicte inévitablement sa remise en cause dans le fond et dans la forme.


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