«Les réformes ont été vidées de leur substance»

Les récentes sorties de son président, Bouguerra Soltani, en étonnent plus d'un, d'autant que ce parti islamiste fait partie du gouvernement depuis plus d'une quinzaine d'années et est aussi membre de l'Alliance présidentielle. Le MSP a décidé, en effet, de faire un virage à  180°.
Cette tendance a été confirmée, hier encore à  l'APN, où le groupe parlementaire du parti a voté, pour la première fois depuis la création de l'Alliance présidentielle, contre un projet de loi proposé par le gouvernement : le texte sur les partis politiques. Une décision justifiée par le bureau national exécutif du MSP par la nature des discussions autour des textes élaborés dans le cadre des réformes politiques qui ont été orientées «uniquement sur des aspects techniques». «Ces réformes ne sont pas à  la hauteur des aspirations de la population et elles ont été vidées de leur substance», estime le MSP dans un communiqué. Selon le MSP, les débats autour desdits textes sont dominés par «la mentalité du tutorat et de la majorité». Cette logique, estime-t-il encore, «aggravera le phénomène de l'abstention lors des prochaines élections législatives».
Pour l'ex-Hamas, «la lenteur dans l'application des réformes cache une volonté de gagner du temps et de détourner l'attention de l'opinion publique».
Le plus regrettable, juge encore le MSP, est que «les réformes sont vidées de leur contenu» et ne répondent pas aux revendications exprimées jusqu'à présent par différentes franges de la société. «C'est comme si l'Algérie n'était pas encore sortie de la période de l'état d'urgence. Il semble que le pays est dirigé par le principe de la sécurité administrative», est-il ajouté dans le même communiqué.
La direction du mouvement islamiste souligne que «les réformes présentent une occasion historique pour redonner l'espoir à  la nation». Sur ce point, le MSP souhaite une intervention en urgence du président de la République pour sauver ses initiatives en optant pour l'organisation d'un référendum populaire.