Algérie

Les réformes éducatives en question Lancées en 2003



Les réformes éducatives en question                                    Lancées en 2003
Photo : Riad
Par Samir Azzoug
Le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, a annoncé, jeudi dernier, une évaluation périodique des réformes introduites dans le système par son prédécesseur, Boubekeur Benbouzid, depuis 2003. L'occasion est propice pour redécouvrir, justement, le contenu de ces réformes fixées dans la loi n°08-04 du 23 janvier 2008, portant loi d'orientation sur l'éducation nationale. Dans le second chapitre «Des missions de l'école», il est question en matière d'instruction, entre-autres, d'«enrichir la culture générale des élèves en approfondissant les apprentissages à caractère scientifique, littéraire et artistique et en les adaptant de manière permanente aux évolutions sociales, culturelles, technologiques et professionnelles». Dans cette partie du texte réglementaire, les bases de l'approche par compétence sont posées, rompant ainsi avec le système de pédagogie par objectif. Il est d'ailleurs préconisé de «doter les élèves de compétences pertinentes, solides et durables susceptibles d'être exploitées à bon escient dans des situations authentiques de communication et de résolution de problèmes». Les principes fondamentaux de l'éducation nationale, auxquels un chapitre entier est consacré, mettent l'élève au «centre des préoccupations de la politique éducative». L'article 18, offre «la possibilité de créer des établissements privés d'éducation et d'enseignement aux personnes physiques ou morales de droit privé». Sous l'intitulé «De la communauté éducative», l'article 26 stipule «que les châtiments corporels, les sévices moraux et toute forme de brimades sont interdits dans les établissements scolaires», avis donc aux amateurs. S'agissant de l'organisation de la scolarité, l'article 27 précise que le système éducatif national comprend : l'éducation préparatoire, l'enseignement fondamental, regroupant les enseignements primaire et moyen, ainsi que le secondaire général et technologique. L'article 30 scelle la création d'un conseil national des programmes dont le rôle est «d'émettre des avis et des propositions sur toute question relative aux programmes, méthodes et horaires et moyens d'enseignement». Dans cette partie de la loi, il est préconisé l'organisation des activités post et périscolaires, l'enseignement de la langue Tamazight, des langues étrangères, de l'informatique ainsi que l'éducation physique et sportive, S'agissant de l'éducation préparatoire, les articles de 38 à 43 organisent l'activité tout en précisant (art 41) que : «Nonobstant le caractère non obligatoire de l'éducation préscolaire, l'Etat veille au développement de l'éducation préparatoire et en poursuit la généralisation.» Pour l'enseignement fondamental, il a été institué 9 années du cursus. Cinq (5) ans pour le primaire et 4 ans pour le moyen. L'enseignement secondaire général et technologique reste d'une durée de trois ans et peut être organisé «en tronc commun en première année» et «en filière à compter de la deuxième année». Le chapitre 5 de la loi 08-04 est consacré aux «Dispositions relatives aux établissements privés de l'éducation nationale». Il est dit que l'ouverture de ce genre d'établissement est subordonnée à l'agrément du ministère en charge de l'Education. Le directeur devant être de nationalité algérienne. Ces établissements sont tenus d'appliquer les programmes
d'enseignement officiels et l'enseignement doit être dispensé en langue arabe. En matière du personnel du secteur de l'éducation nationale, il est dit, article 77, que : «Les personnels d'enseignement reçoivent une formation ayant pour but de leur faire acquérir les connaissances et les savoir-faire nécessaires à l'exercice de leur métier. La formation initiale des différents corps d'enseignements est une formation de niveau universitaire.» «Les enseignants recrutés par voie de concours externe bénéficient d'une formation pédagogique préalable à leur affectation dans un établissement scolaire», précise encore le législateur. Article 78 : «Toutes les catégories de personnels sont concernées par les actions de formation continue pendant toute leur carrière.» Dans l'article 86, il est annoncé la création de «classes et (des) établissements publics d'enseignement secondaire spéciaux 'afin de prendre en charge les besoins spécifiques d'élèves présentant des talents particuliers et obtenant des résultats exceptionnellement probants».Aux organes consultatifs est consacré le chapitre 6. Il est ainsi institué un conseil national de l'éducation et de la formation, installé auprès du ministère de tutelle. Ce conseil a pour mission «d'étudier et de débattre de toute question relative aux activités du système national d'enseignement». Il est également créé un observatoire national de l'éducation et de la formation, dont le rôle consiste à «observer le fonctionnement du système national d'enseignement dans toutes ses composantes, d'analyser les facteurs déterminants des situations d'enseignement/apprentissage, d'évaluer la qualité des prestations pédagogiques et des performances des enseignants et des apprenants, et d'émettre des propositions de mesures correctives ou d'amélioration». C'est ce conseil qui sera vraisemblablement sollicité par le nouveau ministre de l'Education.


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