Algérie

Les réformes du pouvoir : un pas vers l'avant et un autre en arrière



S'il y a lieu de comparer entre le discours de Bouteflika adressé à la Nation en février dernier et les réformes effectuées jusqu'à présent, on constate l'existence d'un grand fossé entre les deux points, et que le pouvoir qui s'est précipité à annoncer ces réformes politiques est le même qui scande actuellement le slogan « toute chose en son temps ».En dépit du fait que les partis de l'alliance, notamment, le Rassemblement National Démocratique, RND, et le Front de Libération National, FLN, ont enlevé le caractère politique sur les événements et émeutes qui ont eu lieu en janvier dernier, et les ont qualifiés d'événements purement sociaux, qu'ils ont justifiés par la hausse des prix de l'huile de table et le sucre, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a pris, alors, une autre position et reconnu le caractère politique de ces événements. Pour preuve, il a annoncé le lancement d'une série de réformes, notamment, la révision de la constitution, des lois sur les partis politiques et les élections, les médias, ainsi que d'autres réformes, s'inscrivant toutes dans le cadre de réformes politiques des régimes démocratiques.
Cependant, cette dynamique née suite aux événements de la rue a, immédiatement, été bloquée dans les corridors de la bureaucratie. On a, ensuite, annoncé la création d'une commission de consultations politiques dont la direction a été confiée à Ben Salah et le général Mohammed Touati, en plus du conseiller à la présidence de la République, M. Boughazi, avant qu'on n'annonce que seul le président de la République est habilité à révéler les résultats du travail de cette commission.
En dépit des pressions des partis de l'opposition et de la rue, le pouvoir a opté pour deux « recettes » pour faire passer les réformes. La première a été confiée à un parlement qualifié de manquant de légitimité, notamment, faire passer les lois sus indiquées. Quant à la deuxième, elle consiste dans la révision de la constitution, dont on a reporté jusqu'à l'élection d'un nouveau parlement, c'est-à-dire, jusqu'à 2012. Ce qui représente un indice que le pouvoir est hésitant et perplexe quant à la manière d'effectuer ces réformes.
On constate, également, que le pouvoir cherche beaucoup plus à gagner du temps afin de voir plus clair et de décider du volume des concessions à faire, que d'entendre ses détracteurs et écouter les solutions qu'ils ont à proposer sur le changement revendiqué. Il semble également que depuis le mois de janvier jusqu'à présent, le pouvoir a perdu l'appétit d'effectuer des réformes, surtout après avoir réussi à marginaliser, provisoirement, la rue et résumé ses revendications en de pures et simples revendications sociales et après avoir, à un certain degrés, réussi à faire entendre à l'opinion publique internationale que l'Algérie n'est pas en crise politique, message transmis par le premier ministre Ahmed Ouyahia.


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