Algérie

Les réformes de 1989 ont permis de passer du parti unique au pluralisme Des universitaires analysent l'ère Chadli



Les réformes de 1989 ont permis de passer du parti unique au pluralisme                                    Des universitaires analysent l'ère Chadli
En dépit de la précipitation qui a marqué l'adoption de ces réformes et l'absence de régulateurs et de bases à la pratique démocratique en Algérie, il n'en demeure pas moins que le président Chadli était animé d'une volonté sincère de réaliser un véritable pluralisme à même de permettre au peuple algérien de participer au fonctionnement des rouages de l'Etat, à travers le choix, en toute liberté, de ses représentants dans les institutions de l'Etat, et la détermination du mode de gouvernance qu'il souhaite établir en toute souveraineté, ont-ils souligné dans une déclaration à l'APS. A cet effet, Mohamed Tine, président de l'Association « El-Djahidia », a indiqué que le président Bendjedid a été l'homme qui a « mené l'Algérie du régime du parti unique et de la pensée unique à l'étape du pluralisme basé sur le respect de l'opinion des uns et des autres », soulignant que les réformes engagées dans les domaines politique, social et médiatique étaient « positives » et audacieuses, en dépit des lacunes constatées. Ces réformes ont permis en un temps record l'émergence de partis et de sensibilités politiques dont certaines activaient dans la clandestinité et d'autres nouvelles, représentant les différents courants et pans de la société, a-t-il rappelé. L'écrivain et journaliste Abdelali Rezagui a, pour sa part, relevé, parmi les acquis obtenus, à travers les réformes engagées par le défunt Chadli Bendjedid à la fin de sa présidence, « une véritable ouverture du champs médiatique et la naissance de la presse privée, devenue incontournable dans l'équation du pluralisme politique algérien ». Cette période a été marquée par une féroce confrontation entre les tendances politiques en raison du manque d'expérience chez la classe politique algérienne dans l'exercice de la pratique démocratique, et de l'absence de garde-fous pour encadrer l'ouverture politique. M. Abdelali Rezagui a, par ailleurs, relevé que le président Chadli a été, souvent, accompagné lors de ses déplacements à l'étranger d'hommes de culture et de science, et rappelé les efforts internationaux déployés à son époque, dont la contribution à l'édification de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et ses positions fermes, notamment à l'égard de la crise en Irak et de la guerre qui opposait ce pays à l'Iran. Mme Fatiha Benabou, enseignante de droit constitutionnel à la faculté de droit à Ben Aknoun (Alger) a affirmé, pour sa part, que la Constitution de 1989, initiée par le président Chadli Bendjedid « avait consacré le passage du système de gouvernance en Algérie du stade de la légitimité historique à celui de la légitimité électorale où le peuple est souverain ». « En dépit de l'absence de régulateurs et de normes régissant le pluralisme et le jeu politique en Algérie dans les réformes multiformes concrétisées après les événements d'Octobre 1988, ces réformes visaient, dans l'ensemble, à l'instauration d'une société nouvelle qui croit en la démocratie et au pluralisme en tant que mode de gestion des institutions modernes de l'Etat », a-t-elle estimé. Mohamed Laagab, enseignant à l'Institut de l'information et des sciences politiques à l'université d'Alger, a, de son côté, affirmé que le président Bendjedid était « l'homme des réformes et de l'ouverture multiforme en Algérie », soulignant que le défunt était animé d'une « sincère volonté de consacrer une démocratie qui permette au peuple de s'exprimer sur le système de gouvernance en Algérie et de choisir le plus compétent parmi les courants et les partis pour le représenter au niveau des institutions élues ». En dépit des lacunes enregistrées dans ces réformes, celles-ci ont permis d'insuffler une nouvelle dynamique au sein de la société et la prise de décisions audacieuses, a-t-il estimé.


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