Algérie

Les redresseurs saisissent la justice



Un collectif d’avocats vient d’être constitué pour défendre la cause des redresseurs. «Le recours à la justice est la seule solution pour nettoyer la maison FLN», estiment les responsables du mouvement de redressement. S’exprimant, hier, lors d’une rencontre avec des militants du centre du pays au siège du mouvement, à Draria (Alger), les redresseurs comptent ainsi passer à l’étape supérieure.
«En portant l’affaire devant la justice, nous pourrons sauver le parti FLN puisqu’il risque de disparaître de la scène politique», soutient Mohamed Seghir Kara, l’un des leaders de ce mouvement. Selon lui, rien n’a pu atténuer la crise que traverse actuellement le parti. «Nous avons essayé de dialoguer avec Belkhadem et son équipe. Mais celui-ci ne veut rien entendre et rien changer. Il mène le parti dans une voie dangereuse. De notre côté, nous avons la volonté de sauver le FLN. Devant cette situation, seule la justice peut trancher», lance M. S. Kara. La démarche, estiment les responsables du mouvement, n’est pas «sans fondement». «Nous avons les preuves nécessaires qui nous permettent le nettoyage du comité central. La loi sur les partis politiques n’est pas respectée par l’équipe dirigeante, et ce, depuis la tenue du 9e congrès, en mars 2010. Abdelaziz Belkhadem a coopté des personnes dans le comité sans respecter les critères d’élection de cette instance. On peut y trouver des membres nouvellement admis au parti et d’autres qui n’ont jamais milité au sein du FLN. Ces personnes ont été placées par Belkhadem, alors qu’elles n’avaient pas les 10 années de militantisme requises pour y siéger. Nous avons aussi constaté des cooptations parce que les uns avaient des rapports de parenté avec d’autres. Environ 100 personnes sont à l’origine de ce dysfonctionnement, et ceci avec la complicité du secrétaire général», explique-t-il. Dans ce sens, les redresseurs ont affirmé que «Abdelaziz Belkhadem a, par ses manœuvres, affaibli le FLN». «Le SG du FLN veut conduire le plus vieux parti au musée», estime encore M. Kara.
Les responsables du mouvement de redressement accusent Abdelaziz Belkhadem «d’abus d’autorité en faisant valoir sa qualité de représentant personnel du président de la République».
Sur ce point, ils lancent un appel au chef de l’Etat, lui demandant de lui enlever cette qualité. Par ailleurs, M. Kara a affirmé que «sur le terrain, le mouvement de redressement a conquis toutes les mouhafadhas, excepté une, dans la wilaya de Tamanrasset».
 


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