Le projet de rapport sur les politiques migratoires européennes du second semestre 2004, élaboré par la commission de la communauté algérienne à l?étranger du Conseil national économique et social (CNES), devant être présenté aujourd?hui, met en avant une série de recommandations appelant les pays de l?Union européenne à agir en faveur d?une politique d?intégration effective et un partenariat équitable. Les recommandations du CNES, note d?abord le rapport, ont été formulées à partir du constat découlant d?« une politique européenne d?immigration de plus en plus restrictive, notamment en matière de circulation et de séjour avec des conséquences des plus préoccupantes particulièrement pour les pays de la rive sud de la Méditerranée, dont l?Algérie ». Selon le CNES, le nombre de migrants installés dans l?Union européenne originaires du Maghreb est de 2,3 millions, dont 700 000 Algériens. Sur les 10 000 médecins immigrés recensés en France par exemple, 7 000 sont Algériens dont 70 sont des professeurs de médecine « qui exercent souvent dans des fonctions et à des postes dévalorisés ». La nouvelle forme d?émigration dite « fuite des talents ou de cerveaux » est, par ailleurs, mise en exergue pour signaler les difficultés qu?elle engendre aux pays d?origine, en ce sens qu?elle « entrave le développement de leur économie ». Les profils dominants dans ce type d?immigration, souligne le rapport du CNES, sont « l?informatique, la médecine et la technologie ». L?autre remarque émise par le CNES concerne l?approche européenne de ses relations avec les pays de la rive sud de la Méditerranée dans le domaine des flux humains qui « s?est surtout faite selon une conception sécuritaire ». Pourtant, relève encore le rapport, l?objectif de la construction d?une région « de stabilité, de paix et de progrès a été exprimé et accepté par tous les pays concernés qui ont signé la convention de Barcelone ». C?est la raison pour laquelle le CNES suggère, entre autres mesures, celles qui sont susceptibles « de poser concrètement les jalons d?un partenariat réformé et d?une coopération réelle dans un esprit de globalité, de solidarité et de durabilité ». Il est ainsi indiqué que l?objectif de construction de l?espace euro-méditerranéen, souhaité et tracé par les pays de la région, « ne pourra être atteint que si la dimension humaine, sous tous ses aspects, figure au centre du projet euroméditerranéen ». Il en est de même pour ce qui est de la politique européenne en matière d?immigration qui doit, elle, « reposer sur des actions concrètes de promotion et d?épanouissement par l?élimination des discriminations et entraves à l?accès au travail, au logement, à l?éducation et à la formation, à la santé, à la protection sociale et à l?exercice de la pluralité culturelle ». Afin de régler les problèmes des emplois dévalorisants, le CNES recommande « la levée des freins à la reconnaissance des qualifications et des diplômes obtenus dans le pays d?origine ». Concernant les personnes diplômées et les personnels hautement qualifiés, le CNES préconise l?application de mesures à même de faciliter « leur contribution au développement économique et social dans leur pays d?origine ». L?ensemble des décideurs politiques et des acteurs économiques doivent être impliqués, souligne enfin le CNES, « dans un dialogue permanent visant la consolidation de la coopération régionale, assise sur des mécanismes et des règles au bénéfice des pays émetteurs de migrants ».
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Posté Le : 04/07/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Lyes Malki
Source : www.elwatan.com