Algérie

les recommandations du PNUD Développement de la Bourse d'Alger



Le marché boursier d'Alger, après plus d'une décennie d'existence, reste loin de remplir le rôle pour lequel il a été mis en place : tenir lieu de source alternative, ou du moins complémentaire, au financement de l'investissement.
Faute de titres d'entreprises suffisants en volume, la Bourse d'Alger, à l'inverse des autres Bourses de par le monde, ne draine presque nulle épargne et n'offre en conséquence guère d'opportunités de financement aux entreprises. Pourtant, au-delà des besoins logistiques ou encore organisationnels, le marché boursier d'Alger a surtout besoin de voir affluer suffisamment d'entreprises à la cote pour sortir enfin de sa léthargie. Il est ainsi nécessaire de faire venir, dans une première étape, quelque 38 sociétés à la cote pour permettre de dynamiser ce marché, conclut une étude du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) initiée conjointement avec la Commission de surveillance et d'organisation des opérations de Bourse (Cosob), dans le cadre d'un vaste plan de modernisation de la Bourse d'Alger.
Les conclusions de cette étude, reprises hier par l'APS, qui cite des sources proches de la Cosob, évoquent, in fine, une taille critique à atteindre en termes de capitalisation boursière de l'ordre de 40 milliards de dollars pour parvenir à une relance effective du marché financier local. Afin d'atteindre un tel niveau de capitalisation boursière, considéré comme correspondant à la taille réelle de l'économie algérienne, la même étude fixe un objectif cible de 150 sociétés à introduire graduellement à la cote.
Sur les cinq ans à venir, il est ainsi proposé de concrétiser un quart dudit niveau de capitalisation, soit un niveau de 10 milliards de dollars correspondant à environ 5% du PIB de l'Algérie, selon l'étude du PNUD et de la Cosob. Sachant que la capitalisation d'un marché boursier correspond au produit global du nombre d'actions qui y sont cotées par leurs cours respectifs, celle de la Bourse d'Alger, convient-il de rappeler, est actuellement d'à peine quelque 13 milliards de dinars pour seulement 3 actions cotées ; en l'occurrence les titres Saidal, El Aurassi et Alliance Assurances.
Outre le besoin impérieux d'alimenter le parquet en nombre suffisant de valeurs mobilières, le PNUD recommande plusieurs autres axes de réforme pour booster le marché, à savoir notamment la mise en place d'un fonds d'indemnisation clients pour la garantie des titres, des incitations fiscales pour améliorer l'offre et la demande, une diversification des produits financiers admis aux négociations, une modernisation des structures et du cadre juridique de la Bourse, ainsi qu'une réorganisation des métiers boursiers.
Si de telles menues recommandations organisationnelles semblent tout à fait réalisables à court terme, force est en revanche d'admettre que l'afflux d'une dizaine d'entreprises par an à la Bourse d'Alger paraît plutôt un pari difficile à tenir dans un pays où la culture de la transparence et les usages financiers modernes font cruellement défaut.


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