Les recommandations du Dr Bekkat

Une rentrée sociale sans danger est tributaire de l'augmentation de la cadence de la vaccination. Impossible, selon le Dr Bekkat Berkani, de faire l'impasse sur la vaccination des enfants de moins de 12 ans, seule solution pour éviter l'apparition de clusters au niveau des établissements scolaires. Cela, dit-il, nécessite la mise en place de véritables plans tant en matière de sensibilisation envers les parents que de logistique.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Pour éviter une rentrée sociale rythmée par la hausse des contaminations au Covid-19, une seule solution, selon le président de l'Ordre des médecins. Le Dr Bekkat Berkani estime que l'expérience a montré qu'après les clusters familiaux, les écoles constituaient de véritables foyers pour la transmission du Covid-19. La solution ' Non seulement continuer à vacciner à grande échelle, mais également penser à la vaccination des enfants de plus de 12 ans.
Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le Dr Bekkat explique qu'il a a été démontré que les enfants pouvaient faire des formes graves, ce qui explique que des pays ont déjà entamé la vaccination des enfants. Comment y arriver ' « Il faut établir des plans : c'est vrai que nous n'avons pas encore terminé la vaccination des adultes ,mais il faut déjà commencer à prévoir celle des moins de 18 ans. Il faut expliquer aux parents le danger qu'encourent leurs enfants.»
La vaccination des enfants, rappelle-t-il, est tributaire de l'accord des parents d'où, dit-il, la nécessité d'expliquer à ces derniers la démarche des pouvoirs publics. Elle nécessite également des moyens logistiques, ce qui fera dire au Dr Bekkat qu'« il s'agira d'une vaccination de masse et non pas de manière individuelle : c'est une opération lourde qui s'étalera dans le temps d'après les travaux scientifiques. Les enfants de plus de 12 ans nécessitent également deux doses de vaccin. Il faut une logistique et vacciner des classes entières sur place. Et pour cela, c'est des plans qui sont nécessaires ». Avant d'arriver à la vaccination des enfants, celle des enseignants devrait être effectuée, assure l'invité de la rédaction qui explique qu'« il faut commencer par vacciner les enseignants, ils doivent comprendre qu'ils ont l'obligation de se faire vacciner, l'obligation doit être administrative. La persuasion c'est une étape ». Avant d'ajouter qu'en matière de santé publique, il n'est pas question de libertés individuelles, plaidant pour la mise en place de « plans de vaccination applicables à notre population ». Que pense-t-il du pass sanitaire ' Il répond que « vous ne pouvez pas exiger cela lorsque la vaccination est débutante, ce n'est pas suffisant pour interdire l'espace public aux personnes non vaccinées. On y arrivera en augmentant la cadence et en redéfinissant l'espace public ».
S'il plaide pour la démocratisation des tests antigéniques, le Dr Bekkat estime qu'ils restent intéressants sur le plan mais pas sur le plan collectif, affirmant qu'« il faut que les Algériens apprennent à mettre des masques dans l'espace public ». Alors que les pouvoirs publics, de leur côté, doivent « apprendre à élaborer des plans de riposte », estimant que la prévention était le maillon faible d'un système de santé qu'il faut, dit-il, non pas réformer mais révolutionner en adoptant un plan orsec permettant de redéfinir les priorités. Interrogé au sujet des décisions d'alléger les mesures de confinement et d'augmentation du nombre de vols, le président du Conseil de l'Ordre des médecins a répondu qu'« il était temps d'ouvrir la soupape pour que les Algériens respirent. La décision est la bienvenue. Nous avons toujours appelé à l'ouverture du ciel avec des conditions sanitaires : il est temps que les Algériens puissent voyager pour de multiples raisons, y compris touristiques ».
N. I.