Algérie

Les recommandations d'un think tank européen



Les recommandations d'un think tank européen
De nombreuses personnalités européennes et africaines ont signé un appel pour une reconceptualisation de la politique méditerranéenne à quelques jours du début de l'action de la nouvelle Commission européenne.Alain Juppé, ancien Premier ministre français, Miguel Angel Moratinos, ancien ministre espagnol des Affaires étrangères et Fathallah Oualalou, ancien ministre marocain de l'Economie et des Finances sont parmi les membres de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed) à défendre cette idée auprès de la sphère politique et internationale. Les signataires de l'appel se fondent sur la conviction que «la sécurité et la stabilité dans la région méditerranéenne sont les conditions sine qua non d'un développement durable et d'un partenariat équilibré entre les deux rives». Or, le contexte régional aujourd'hui, fort tumultueux, avec des foyers de tensions et des conflits ouverts qui perdurent, tend à compromettre toutes les formes de sécurité, entraînant dans son parcours de multiples violations des droits de l'homme. «Des événements de plus en plus graves se déroulent dans la région sud-méditerranéenne», est-il estimé, car au Moyen-Orient les affrontements israélo-palestiniens se poursuivent tout comme les guerres internes en Syrie et en Libye, le printemps arabe a généré des résultats inattendus alors qu'au Maghreb, les mouvements terroristes dans les pays du Sahel se propagent.Cette situation qui traduit la crise manifeste que traverse la région a des répercussions très sérieuses sur le processus Euromed dans son ensemble, selon l'Institut ajoutant que «l'Europe doit accompagner les pays sud-méditerranéens en s'élevant en troisième force capable d'intervenir efficacement dans ces conflits, de soutenir ces pays dans leurs efforts pour instaurer la paix et contribuer avec des initiatives fortes en matière de développement», est-il ajouté.A l'occasion du renouvellement des instances européennes, il devient, selon l'appel, impérieux de «réfléchir à un avenir commun entre pays européens et sud-méditerranéens car le devenir des relations entre le Nord et le Sud de la Méditerranée» doit s'établir dans un rapport apaisé, fondé sur l'égalité entre les parties.«Il y a aujourd'hui urgence à mettre le cap vers le Sud, car nos destins sont liés: crise économique au Nord et processus de transition au Sud», est-il souligné. Il est également souligné que «l'Europe a manqué le rendez-vous des révolutions sud-méditerranéennes, aucun Conseil européen ne leur a été exclusivement dédié, aucune réponse d'urgence vis-à-vis de ces situations n'a été apportée». «Ce manque de mobilisation atteste que l'Europe craint les évolutions en cours dans cette partie du monde et elle semble désenchantée et l'incompréhension prend le pas» et il est jugé que «si l'Europe est trop absente c'est parce qu'elle n'a pas de politique méditerranéenne».Son cadre d'action est plus atlantique que méditerranéen et l'Europe les deux outils à sa disposition sont inadaptés car l'UPM souffre d'un blocage institutionnel et n'a pas atteint son objectif et la politique de voisinage ne correspond pas aux besoins des pays du Sud. Aussi, il est conseillé la constitution d'un groupe de travail de haut niveau, commun à la Commission et au Parlement européen qui «pourra contribuer à la conceptualisation, la redéfinition et l'avancement de nouvelles idées pour construire une politique méditerranéenne revigorée», pouvant être les prémices pour la désignation d'un Commissaire européen à la Méditerranée. Pourtant, «tout le malheur de la Méditerranée ne vient pas de l'Europe. Les pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée ont aussi leur part de responsabilité».Seulement, si face à ces difficultés, l'Europe a comme unique perspective la poursuite des accords commerciaux de libre-échange plutôt que d'oeuvrer à une intégration régionale en profondeur par la coproduction, si elle ne se focalise pas sur la dimension politique, «l'avenir sera sombre pour notre devenir commun», indiquent les signataires.




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