Algérie

Les recalés de la vie



Les youyous continuent de fuser après l'annonce, lundi après-midi, des résultats du BEM. D'autres ont pleuré à chaudes larmes après avoir échoué aux portes du lycée. Mais que vaut aujourd'hui un BEM ou même un Bac, quand on connaît le niveau réel de beaucoup de diplômés ' Des élèves ont été condamnés à de la prison ferme après avoir fraudé au Bac. Un peu comme cet athlète tricheur qui, en voulant commencer la course trop vite et avant les autres, termine très loin derrière la ligne. Tahar a tout juste l'âge de l'acné. Sollicité par son père (très peu alphabétisé) qui voulait se rendre en pèlerinage à La Mecque, Tahar a un mal fou à remplir un banal formulaire de demande de visa. Comme assommé par une telle «hérésie», le père, qui vida sa tête et ses poches en voulant remplir celle de son fils indigne, réclame sans délai une authentification de la supposée attestation de réussite attribuée à son cancre de rejeton. Tout juste moyen en arabe, un peu moins bon en français, peut mieux faire en maths, faible en histoire-géo, sait écrire mais à peine lire, le garçon paraît bien disposer d'une tête un tantinet «pleine», faute d'une citrouille bien faite, se catastrophe son géniteur qui regrette net d'avoir laissé le stylo prendre le large. Mais pourquoi Tahar est comme ce maître-nageur qui dispose bien d'un diplôme en natation mais sans jamais avoir trempé dans une bassine de toute sa triste vie ' La situation se présente comme une véritable bombe à retardement (réglée pour exploser sur nos têtes dans vingt ou vingt-cinq ans), quand on sait les déperditions très importantes enregistrées, dès la première année universitaire.Malade de ses «réformes cobayes», l'Ecole algérienne et le système de formation et d'enseignement en général n'apprennent quasiment plus rien à de vrais-faux récipiendaires devenus de bien médiocres impétrants. L'Ecole algérienne se retrouve, aujourd'hui, comme la première usine des recalés... de la vie. Si de nombreux Algériens ont depuis longtemps fait le choix «cornélien» entre le cartable et le pain, des générations entières se retrouvent, aujourd'hui, sacrifiées pour avoir, certes fréquenté l'école, mais pas celle qui vous apprend à devenir un homme et à trouver sa place.


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