Algérie

Les rebelles touareg du Mali rejettent l'accord avec Ançar Eddine



Les rebelles touareg du Mali rejettent l'accord avec Ançar Eddine
Les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont finalement renoncé à leur fusion très controversée avec les islamistes d'Ançar Eddine dans le nord du Mali, en raison de désaccords sur l'application de la charia, la loi islamique.
'Le bureau politique du MNLA, devant l'intransigeance d'Ançar Eddine sur l'application de la charia dans l'Azawad, et pour être fidèle à sa ligne de conduite résolument laïque, dénonce l'accord en date du 26 mai 2012 avec cette organisation et en déclare nulles et non avenues toutes dispositions y afférentes', a indiqué un texte daté de Gao et signé par Hamma Ag Mahmoud, membre du bureau politique du MNLA. L'annonce de la fusion d'Ançar Eddine, un mouvement de la rébellion touareg allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), et du MNLA avait soulevé de très vives critiques au sein de la communauté touarègue dans le nord du Mali, ainsi que dans les rangs du MNLA, un mouvement dont l'objectif politique affiché est l'indépendance de l'Azawad et qui a toujours prôné la laïcité. Mais aussi sur les scènes régionale et internationale. Le MNLA, sécessionniste et laïc, et Ançar Eddine, prônant la charia dans tout le Mali, adepte du djihad, avaient surpris en signant un protocole d'accord sur leur fusion au sein d'un "Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad". Cette entente, rejetée par le gouvernement de transition malien, l'Afrique de l'Ouest ou encore l'Union africaine, qui examinent la voie la plus indiquée pour récupérer l'immense nord malien qui se trouve depuis deux mois et chaque jour davantage sous les lois djihadistes d'Ançar Eddine et d'AQMI, est une partition de fait précipitée par le coup d'Etat militaire du 22 mars à Bamako.
Alors qu'à Bamako la classe politique, la société civile et les forces armées et de sécurité poursuivent leur bras de fer et guéguerre pour savoir qui doit faire quoi, et que la Cédéao réalise ses errements sinon ses limites et contradictions. L'alerte n'est pas finie, loin s'en faut, et cela tant que le mariage mort-né entre MNLA et Ançar Dine n'aura pas livré ses secrets. Il faut que soit expliqué ce mariage de raison, célébré après des concessions acceptées de part et d'autre, notamment, l'acceptation par le MNLA de l'instauration de la loi charaïque dans l'Azawad, ainsi que sa rapide dissolution. La seule certitude est que cet accord de principe n'a pas été du goût de tout le monde. Pas seulement des autorités transitoires maliennes et de la communauté internationale qui n'ont pas manqué de désavouer et de condamner "un Etat islamique de l'Azawad" mais également d'autres acteurs clés. En premier lieu, le Conseil mondial Amazigh qui a fustigé la renonciation à la laïcité au profit d'un intégrisme islamique aventureux et dangereux pour la stabilité dans la vaste bande sahélo-saharienne qui traverse le continent de la Mauritanie à la Somalie. Le Conseil est l'un des plus grands soutiens du MNLA dont il assure le lobbying en Occident. Personne ne voudrait de l'instauration d'un Etat genre Afghanistan des talibans dans la sous-région. Ce que ne va pas non plus accepter l'Algérie, véritable puissance de la zone, avec laquelle la France ne peut se permettre de se fâcher. Depuis l'arrivée du parti socialiste au pouvoir, le discours de Paris sur l'Afrique a changé et il est presque certain que son attitude changera également, notamment vis-à-vis de régimes dans le Sahel que la France de Sarkozy a utilisés.
D. B.




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