Les forces gouvernementales et les rebelles envoyaient hier des renforts vers Alep pour une bataille présentée comme décisive par de nombreux spécialistes de la Syrie.
«Celle-ci devrait durer des semaines», a affirmé à la presse internationale une source de sécurité syrienne. «L'armée syrienne encercle les quartiers rebelles, bombarde mais va prendre son temps avant de se lancer à l'assaut de chaque quartier» tenu par les rebelles, a ajouté la même source. Entre-temps, les rebelles ont pris hier pour cible plusieurs lieux symboles du pouvoir. Ils ont attaqué le tribunal militaire, une branche du parti Baas avant de prendre deux commissariats. Au moins 40 policiers syriens ont été tués dans cette opération, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). «Des centaines de rebelles ont attaqué deux commissariats de police à Salhine et Bab Nairab (sud) et au moins 40 policiers ont été tués au cours des combats qui ont duré des heures», a affirmé Rami Abdelrahmane, président de l'OSDH. La veille, 93 personnes avaient été tuées, dont 41 civils, 33 soldats et 19 rebelles.
Mais alors que l'armée syrienne pilonnait la ville chaque jour depuis l'ouverture du front d'Alep le 20 juillet dernier, aucun bombardement n'a été entendu depuis hier matin. L'armée avait lancé une vaste offensive samedi après l'arrivée de renforts militaires dans la ville. Lundi, les rebelles avaient marqué un point en prenant un poste de contrôle clé leur permettant d'acheminer renforts et munitions à Alep en ouvrant l'accès de la métropole du nord à la frontière turque, 45 km plus loin. Les rebelles, affirme une source sécuritaire syrienne, font venir de Turquie des renforts vers la ville grâce à ce point de contrôle stratégique d'Andane, situé à 5 km au nord-ouest d'Alep.
200 000 personnes jetées sur les routes
A Bab Nairab, dans le sud-est d'Alep, des accrochages ont opposé les insurgés «à des hommes armés du clan sunnite Berri», farouches partisans du régime dominé par les alaouites, selon Rami Abdelrahmane. Le fait que le régime permette à ces clans sunnites de participer aux combats aux côtés de l'armée «signifie qu'il veut entraîner le pays dans une guerre civile», selon lui. Les bombardements par hélicoptères et à l'artillerie lourde dans cette ville de 2,5 millions d'habitants et ses environs ont jeté sur les routes, ces deux derniers jours, quelque 200 000 personnes, selon l'ONU. Selon la porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), Melissa Fleming, certains civils préfèrent ne pas quitter la ville et cherchent à se réfugier dans les écoles et dortoirs universitaires, car ils jugent le voyage en dehors de la ville trop dangereux en raison, notamment, de la présence de snipers et de barrages sur les routes. Au plan diplomatique, le régime a accusé le coup d'une nouvelle défection.
Il s'agit de celle de son chargé d'affaires à Londres, Khaled Al Ayoubi, plus haut diplomate syrien en poste au Royaume-Uni qui a voulu marquer par son geste son refus de la répression. C'est le cinquième diplomate syrien à faire défection depuis le début de la révolte. Damas peut néanmoins trouver dans le soutien de Téhéran matière à consolation. L'Iran, allié du régime syrien, a indiqué, en effet, qu'il «ne permettra pas à l'ennemi d'avancer» en Syrie, mais a ajouté qu'il ne voit pas la nécessité d'intervenir pour le moment. Lundi à Damas, le quotidien Al Watan, proche du pouvoir, a affirmé que l'Iran avait mis en garde la Turquie contre toute attaque en territoire syrien, affirmant que Téhéran ripostera «durement» pour venir au secours de son allié.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aniss Z
Source : www.elwatan.com