L'opinion internationale commence à se retourner contre les rebelles syriens qui sont actuellement en nette perte de vitesse sur le terrain des opérations.La preuve : même la très «neutre» organisation des Nations unies a déploré hier la présence des groupes armés de l'opposition dans des zones résidentielles en Syrie qui mettent en péril la vie des civils. «La présence de groupes armés de l'opposition dans des zones résidentielles accroît les risques encourus par les civils», ont affirmé la secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valérie Amos, et la haut-commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay. Les deux responsables de l'ONU ont par ailleurs exhorté toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international afin de protéger les civils et de permettre l'accès aux personnes qui sont dans le besoin, où qu'elles soient en Syrie.
La représentante spéciale de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, se trouvait au même moment en Syrie pour une visite de trois jours. «Mme Zerrougui rencontrera des membres du gouvernement, des représentants des Nations unies et des ONG partenaires», a déclaré l'ONU dans un communiqué. La visite de Mme Zerrougui en Syrie s'inscrit dans le cadre d'une tournée qui la conduira en Jordanie, en Irak, en Turquie et au Liban, pour évaluer la détresse des enfants syriens touchés par le conflit et de leurs familles.
En juin, le bureau de Mme Zerrougui avait annoncé avoir reçu «des rapports vérifiés sur le fait que des enfants syriens tués ou blessés dans des bombardements aveugles sont la cible de tireurs embusqués ou sont utilisés comme boucliers humains». Son bureau avait dénoncé l'utilisation de jeunes garçons de 10 ans comme combattants ou porteurs par des groupes armés. Il a ajouté qu'il recevait de plus en plus de rapports sur le fait que l'Armée syrienne libre (ASL), principal organe d'opposition, recrute des enfants, la plupart entre 15 et 17 ans.
Des enfants comme boucliers humains
Mme Zerrougui a pressé «tous ceux qui sont impliqués dans le conflit (...) de prendre des mesures urgentes pour protéger les enfants» prévenant que le régime syrien avait abusé sexuellement de jeunes garçons pour obtenir des informations ou leur tirer une confession forcée. Les combats et les bombardements en Syrie ont coûté la vie de 10 000 à 15 000 enfants depuis le début de la guerre, selon un responsable de la Chaîne de l'espoir, une ONG spécialisée dans les soins aux enfants démunis.
Sur le terrain, les combats sont allés dimanche crescendo. Au moins 29 personnes ont été tuées dans des bombardements d'une extrême violence dans la province d'Idleb, une région du nord-ouest de la Syrie tenue en grande partie par les rebelles. Les attaques ont visé cinq villages dans le sud de la province sur l'axe Hama-Idleb. La plus meurtrière a atteint le village de Maghara, tuant 13 personnes. En outre, six personnes ont été tuées à Al Bara, quatre à Basamis, trois à Kfar Nabl dans un raid aérien et trois autres à Ibline.
En outre, dans la capitale, l'offensive de l'armée à Qaboun a causé la mort de 18 personnes, dont 3 civils et 15 rebelles. Dans ce quartier, des centaines de familles sont bloquées en raison de l'opération militaire. Dans un communiqué, la Coalition de l'opposition syrienne a appelé hier l'ONU et la Ligue arabe à agir pour permettre «l'ouverture de corridors humanitaires afin d'évacuer les femmes, les enfants et les blessés de Qaboun». Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins 129 personnes ont perdu la vie dimanche à travers le pays, dont 70 civils, 31 rebelles et 28 soldats gouvernementaux.
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Posté Le : 16/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aniss Z
Source : www.elwatan.com