Le combat des rappelés du service national durant la période noire du terrorisme islamiste semble aboutir, du moins, en partie. S'il ne doit pas les contenter tous, le projet de loi modifiant et complétant l'ordonnance n°76-106 du 09 décembre 1976 portant code des pensions militaires répond partiellement, il est vrai, aux préoccupations d'une grande partie des près des 123 000 qui constituent leur contingent.
M. Kebci - Alger (le Soir) - Ainsi, ledit projet débattu à l'APN dans le sillage du plan d'action du gouvernement Sellal adopté, par ailleurs, par les députés, accorde, dans le point 8 de son article 05, une pension aux militaires du service national ainsi qu'aux rappelés reconnus inaptes pour infirmités ou maladies imputables au service ou aggravées par le fait du service. Une pension effective à partir du 1er janvier 2011et calculée par référence à la solde des militaires de carrière et contractuels du même grade selon les conditions fixées par la même ordonnance, qui bénéficiera aussi aux ayants cause des militaires du service national et des rappelés décédés en activité. Cette même disposition profitera également aux ayants cause des militaires et des civils assimilés décédés en activité, sans condition de service, de même qu'aux ayants cause des militaires et des civils assimilés décédés antérieurement à la date de promulgation de la présente loi. Autant de modifications apportées à ladite ordonnance qui sont à même de combler le vide juridique et remédier à la situation de précarité sociale dans laquelle se trouvent certaines catégories de personnels qui n'ont pas été sans susciter la satisfaction, quoique mesurée, des concernés. D'abord, les rappelés du service national entre 1995 et 1999 pour les besoins de la lutte contre le terrorisme, qui, ces dernières années, mènent une contestation à l'effet de réclamer ce qu'ils considèrent leurs droits. Dernier épisode en date de leur grogne, leur sit-in national avorté, mardi dernier, prévu devant l'APN. Ali Babaci, chargé de la communication au sein de la Coordination nationale de ces rappelés, interpellé, hier, au sujet de ce projet, reconnaîtra ne pas en avoir encore pris connaissance. Il dira avoir été contacté par l'Organisation nationale des retraités de l'ANP pour une entrevue prévue pour demain. Mais avant même qu'elle ne s'imprègne du texte, la Coordination nationale des rappelés du service national a décidé d'une marche nationale sur Alger qui s'ébranlera à partir de Tizi-Ouzou. «La décision a été prise hier vendredi lors d'un conclave des délégués tenu à Tizi-Ouzou et la manifestation aura lieu le 15 du mois en cours», dira Babaci pour qui les délégués de la corporation regrettent le fait qu'ils n'aient pas été contactés par une quelconque autorité à l'effet, dira-t-il, de «nous associer à ce texte ou tout au moins nous informer de la teneur». Notre interlocuteur, dira vu le blackout qui caractérise ce projet de loi modifiant et complétant l'ordonnance n°76- 106 du 09 décembre 1976 portant code des pensions militaires, «Nous sommes toujours au point zéro et nous considérons nos revendications non prises en charge comme nous le souhaitons». Parmi ces revendications, la reconnaissance par l'Etat de leur sacrifice pour la sauvegarde de la République, des pensions, une prise en charge sur le plan médical du fait que, selon Babaci, bien des rappelés, au nombre de plus de 123 000 à l'échelle nationale, traînent des blessures, voire des séquelles morales et psychiques, eux qui ont enduré l'horreur dans toute sa funeste expression, la réinsertion dans le monde professionnel quand on sait que, tiendra-t-il à préciser, «beaucoup ont perdu leur emploi une fois revenus des maquis». Concernant les retraités aussi bien civils que militaires de l'ANP, le ton est à la satisfaction vu que leurs revendications ont été majoritairement prises en compte par les modifications apportées à l'ordonnance n°76-106 du 09 décembre 1976 portant code des pensions militaires. Des militaires retraités, approchés à ce sujet, n'ont pas manqué d'exprimer leur satisfaction, eux qui se disent convaincus que leur tutelle ne pouvait rester de marbre face à leur cri de détresse. Cela dit, nos interlocuteurs disent souhaiter que les pensions des militaires et autres personnels civils assimilés à la retraite soient alignées sur celles de leurs collègues encore en activité, avec en sus, une évolution automatique au gré des revalorisations concédées à ces derniers. Manière pour eux de se montrer quelque peu réservés quant à l'article 45 bis ajouté à ladite ordonnance et qui stipule que «les pensions militaires de retraite peuvent être revalorisées par arrêté du ministère de la Défense nationale».
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Posté Le : 06/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M K
Source : www.lesoirdalgerie.com