Algérie

Les rangs du Hirak estudiantin se rétrécissent



Des centaines de personnes, pour la plupart âgées, ont marché hier à Alger aux côtés des étudiants qui ont organisé leur mardi de contestation, rejetant la tenue des élections législatives anticipées du 12 juin prochain.Comme à l'accoutumée, les étudiants, peu nombreux hier en cette période d'examens à l'université, se sont donné rendez-vous place des Martyrs, d'où s'est ébranlée la marche à onze heures.
La présence rassurante d'autres citoyens leur a évité les arrestations et l'empêchement de leur marche par les membres du service d'ordre, déployés en force tout au long de l'itinéraire de la marche, bouclant avec leurs véhicules certaines rues et axes à grande circulation dans le centre d'Alger, a-t-on constaté sur place.
"Tahya Djazaïr, dawla madania machi âaskaria" (vive l'Algérie, Etat civil, pas militaire), "Presse libre, justice indépendante", "Système dégage", "Makach intikhabat mâa al-îssabat" (pas de vote avec la bande), ont été les slogans scandés par les manifestants, dont certains, drapés dans l'emblème national ou portant des pancartes, les reprenaient comme au début de la révolution populaire du 22 Février 2019, date à laquelle des millions d'Algériens sont sortis pour dire non à un cinquième mandat de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika.
Puis ces manifestations sont devenues un Hirak contre le système incarné par l'ancien président démissionnaire. Intervenant en pleine période d'examens semestriels, la marche d'hier n'a pas vu une participation massive des étudiants, dont la principale revendication avait trait au brûlant sujet des élections législatives.
Avançant en tête du cortège, les étudiants ont exprimé leur opposition au scrutin législatif anticipé convoqué par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à travers une banderole sur laquelle était écrit : "Il ne s'agit pas d'une affaire d'élection et de sa transparence, mais d'en finir avec un pouvoir de l'ombre qui est le contraire d'un Etat de justice, de loi et d'institutions."
La crise sociale que traverse le pays et qui touche des pans entiers de la société a eu sa part de dénonciation et de slogans chez des manifestants qui la lient à la crise politique que vit l'Algérie, dans un contexte sanitaire aux effets désastreux sur les couches sociales les plus démunies. "La perte des droits sociaux et la dégradation de la situation économique, ainsi que la corruption ont pour racine la corruption politique : la politique et le point de départ du changement", lit-on sur une des pancartes brandies par les étudiants à la tête de la marche, qui ont emprunté la rue Bab Azzoun, en passant par la rue Larbi-Ben M'hidi, avant de continuer leur parcours tout le long du boulevard Amirouche pour s'achever à proximité de la place Audin, totalement quadrillée par les forces anti-émeutes et leurs véhicules blindés.
Après l'habituel chant des étudiants, reprenant une série de slogans hostiles au pouvoir et dénonçant la répression et l'emprisonnement des militants politiques, les manifestants ont marché en direction de la Grande-Poste où ils ont commencé à se disperser dans le calme devant la Fac centrale.

Lyès MENACER


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