Algérie

Les raisons de "l'option Bouteflika"



Les Algériens ont voté la Concorde civile et la Réconciliation nationale sur la foi d'un engagement du président de la RépubliqueLa réconciliation nationale est un pacte historique qui a jeté les bases d'une ère nouvelle où les clivages islamistes-modernistes n'influent plus sur le devenir de la nation.
Les expressions de soutien au président de la République se font de plus en plus nombreux et les arguments pour expliquer cette posture sont quasiment les mêmes. Que ce soit le président du Conseil de la nation que son collègue de l'APN, ainsi que les chefs des partis de la majorité présidentielle, le propos est invariablement le même, à savoir que le pays a connu, ces 19 dernières années un développement sans commune mesure depuis l'indépendance du pays. Le travail accompli par le président de la République, disent ses soutiens, est d'autant plus méritant qu'il est arrivé à la tête du pays, celui-ci vivait les pires conditions, aux multiples plans politique, social, économique et sécuritaire. Le Premier ministre, comme le secrétaire général du FLN ou encore le président de Taj, ainsi que les responsables des principales institutions législatives du pays, attestent du travail colossal accompli par le chef de l'Etat, pour avoir été aux premières loges de la République tout au long de la décennie noire.
Tout le personnel politique, actuellement au pouvoir savait exactement l'état de l'Algérie. Un pays exsangue, dépouillé, une jeunesse livrée à elle-même, des milliers de terroristes écumant les maquis, une diplomatie quasi aphone et incapable de convaincre les partenaires de soutenir matériellement l'Etat. Tous les observateurs attendaient l'implosion finale, après des années d'horreur intégriste, des dizaines de milliers de victimes et une résistance patriotique qui ne tenait, pensait-on, qu'à un fil ténu. Les mêmes observateurs ne voyaient pas comment deux approches contradictoires de l'Algérie puissent coexister. Les plus «rationnels» y avaient vu une sorte de «guerre de mille ans», où le seul vainqueur sera finalement l'impérialisme occidental qui, sous couvert de rétablissement de l'ordre, réduira le pays à sa plus simple expression.
Les Ouyahia, Ould Abbès et Bensalah étaient au gouvernail de l'Algérie et n'avaient aucune réponse à leurs interrogations. Ceux d'en face, les islamistes radicaux, n'en n'avaient pas non plus. Entre les deux, il y avait un peuple qui tenait à sa République, abreuvée du sang des martyrs de Novembre et de la décennie rouge. Il fallait que cela cesse, pour que l'idéal novembriste puisse revivre. Les tentatives du dialogue national, du contrat de Sant'Egidio, de la reprise du processus électoral.... Toutes ces soi-disant médications ont débouché sur des voies sans issue. Tous les Algériens qui ont montré leur attachement indéfectible à leur République en donnant un quitus clair à Liamine Zeroual lors de la présidentielle de 1995, ont aussi «acheté» les formules de «sortie de crise». Mais force est de reconnaître que si la société a défié les terroristes en allant voter et en envoyant ses enfants à l'école, malgré le danger, n'avait pas trouvé, en face, une scène politique à la hauteur de ses attentes.
C'est là la stricte vérité que les responsables politiques de l'époque, mêmes ceux qui ont choisi l'opposition au président de la République, ne peuvent nier. L'Algérie était dans un cul-de-sac. L'élan de 1995 s'est estompé et le pays risquait une régression historique, pour cause d'absence d'imagination et de courage politique. Ce sont les deux ingrédients, nécessaires à tout pays ambitieux, que le candidat Abdelaziz Bouteflika est venu ajouter pour décoincer une Algérie en panne. Le courage de dire aux Algériens qu'ils sont tous frères quelles que soient leur obédience et l'imagination d'une démarche juridique, politique et civilisationnelle, certes très ambitieuse, mais jamais trop pour une société qui n'en attendait pas moins de la part d'un visionnaire qui a réussi à vendre aux Algériens, en 1999, une Algérie prospère, stable et solidaire.
Les Algériens ont voté la Concorde civile et la Réconciliation nationale, sur la foi d'un engagement du président de la République de fermer la plaie et effacer les stigmates d'une guerre qui a meurtri une grande partie des Algériens. Le deal passé par Bouteflika avec les Algériens n'était pas un simple acte politique, mais véritablement un pacte historique qui a jeté les bases d'une ère nouvelle où les clivages islamistes-modernistes n'influent plus sur le devenir de la nation. Le président de la République a réussi la prouesse d'unir les Algériens, sans «attenter» à leurs profondes convictions politiques. Le formidable foisonnement d'idées et de prise de position, souvent radicalement anti-Bouteflika, témoigne de cette grande diversité d'opinion qui s'exprime en toute liberté et sous la protection des lois de la République.
A cette première grande victoire politique, le chef de l'Etat a, durant près d'une vingtaine d'années, mis le pays en marche et dans cet effort de développement, les catégories vulnérables de la société ont de tout temps été l'une des priorités de tous les mandats présidentiels. La Réconciliation nationale n'aura de sens dans la démarche de Abdelaziz Bouteflika que si l'ensemble des Algériens s'y sentent impliqués, tant au plan moral que matériel. Il est impossible de dérouler toutes les réalisations effectives qui ont bénéficié au peuple, mais il est certain, et tout le monde en conviendra, l'Algérie de 2018 n'a absolument rien à voir avec celle de 1999. Ahmed Ouyahia, Abdelkader Bensalah et Ould Abbès le disent parce qu'ils en savent quelque chose.
On peut reprocher au pouvoir de n'avoir pas su se renouveler, d'avoir péché par paresse politique, mais compte tenu de la situation qui prévaut actuellement, il est clair que le courage et l'imagination, pour affronter les défis économique et stratégique de l'heure, sont encore le fait du président Bouteflika. Qu'il fasse, à ce point l'unanimité autour de lui, est une preuve que «l'option Bouteflika» reste la voie la plus sûre pour l'Algérie. Ce sont des responsables politiques qui ont géré les années 90 et les années Bouteflika, qui l'affirment.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)