Algérie

Les raisons d'une inquiétude



Les raisons d'une inquiétude
De nombreuses armes sont saisies quotidiennement par les éléments de l'ANPC'est dans un contexte régional bouillonnant que le président Bouteflika a présidé avant-hier, à Alger, une réunion restreinte consacrée à la situation sécuritaire dans le sud du pays en relation avec les foyers de tension qui persistent dans certains Etats voisins.Ce Conseil est une réplique de celui tenu le 20 mars dernier qui, pour rappel, a été convoqué deux jours après que des tirs de roquettes artisanales, revendiqués par Aqmi, ont ciblé une installation de gaz naturel à El Ménéa, au sud du pays. Le conseil d'avant, lui aussi avait été précédé d une attaque kamikaze avortée. Les services de sécurité ont déjoué une tentative d'attentat par un groupe terroriste d'un centre commercial à Sétif, le Park-mall qui attire environ 40.000 visiteurs par jour. De ce fait, un rappel et il s'agit de prendre le pouls sur une situation sécuritaire troublante.Ont pris part à cette réunion, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la Répulique, Ahmed Ouyahia, le ministre d'Etat, conseiller spécial du président de la République, Tayeb Belaïz, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, le conseiller chargé de la coordination des services de sécurité rattachés à la présidence de la République, Athmane Tartag, le commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Menad Nouba, et le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major, Abdelghani Hamel.Au plan interne, du fait de la crise financière, on assiste à des troubles sociaux quoique éparses, mais qui deviennent de plus en plus récurrents. On a beau classer dans la rubrique des faits divers les dernières émeutes de Annaba, mais les révoltes arabes ont montré tout le contraire. Dans un contexte économique fragile l'étincelle peut partir d'un fait banal comme cela a été le cas du vendeur à la sauvette El Bouazizi en Tunisie. Deux jours après Annaba, un autre foyer de tension éclate à Aïn Arnat, à Sétif. L'objet du mécontentement est le logement. Un secteur d'une extrême sensibilité et où il est très facile d'enflammer les foules. C'est ce qui expliquerait, peut-être, la présence pour la première fois à ce conseil ministériel restreint, du ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune. Les hautes autorités du pays ont-elles reçu des rapports signifiant qu'il y a des plans de déstabilisation' En tout cas, les motifs n'ont pas manqué ces derniers mois, notamment depuis la grève des enseignants contractuels jusqu'à la fuite organisée de l'examen du baccalauréat. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a carrément qualifié la fraude d' «atteinte à la sécurité nationale». Les précurseurs d'une effervescence sociale sont bien perceptibles. Mais la vigilance est encore plus justifiée au plan régional. En Tunisie, la situation sécuritaire qui connaît un semblant d'accalmie est loin d'être maîtrisée, de même qu'en Libye qui se débat encore dans un chaos qui fait le nid de l'organisation terroriste Daesh. En alerte aux frontières, l'armée annonce chaque jour des saisies de quantités d'armes qui parfois donnent froid dans le dos. Plus inquiétant encore c'est que ces armes ne sont pas vétustes, mais en très bon état, provenant des stocks de l'ancienne armée libyenne. Ou alors dans le cas des missiles Stinger et des lance-roquettes antichars seraient importés illégalement par la milice Fadjr Libya, via des Etats du Moyen-Orient. A qui profite le crime' Il est probable que les acteurs gouvernementaux de la région exploitent cette opportunité pour déstabiliser l'Algérie. Un royaume voisin de l'Algérie, qui nous mène déjà une narco-guerre, serait intéressé par un pareil plan de déstabilisation futur. Ce n'est pas sans raison que des manoeuvre grandioses à balles réelles ont été effectuées dernièrement à Béchar sous la supervision du chef d'état -major, Ahmed Gaid Salah.Auditionné, il y a quelques jours, par la commission des forces armées du Sénat américain sur la situation sécuritaire en Afrique du Nord, le futur chef du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), le général Thomas D. Waldhauser, a jugé «très complexe» la situation en Libye, indiquant qu'«Africom va continuer à travailler avec ses partenaires africains pour contrer ces menaces transnationales et empêcher l'exportation de la terreur» vers d'autres régions du continent. Pour ce faire, les Américains doivent s'appuyer sur des piliers régionaux et l'Algérie en sa qualité de puissance militaire et d'îlot de stabilité est incontournable. Ce sont ces chapitres, national et régional, qui sont passés au crible lors de ce Conseil ministériel restreint convoqué par le président Bouteflika.


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