Algérie

Les raisons d'une hausse continue des prix


Hausse des cours mondiaux, dévaluation du dinar, crise sanitaire, augmentation des prix du fret, baisse de production..., tous les éléments semblent réunis pour une flambée de la mercuriale de pratiquement tous les produits de consommation.Depuis plusieurs mois, le pouvoir d'achat des Algériens ne cesse de s'éroder face à une flambée quasi constante des prix des produits de large consommation sur le marché national. Plusieurs raisons, évoquées à la fois par les officiels, les acteurs du marché ainsi que les experts, sont à l'origine de cette hausse vertigineuse et continue des prix.
Ils s'accordent à dire que la double crise économique et sanitaire n'a pas été sans conséquences sur les entreprises de production, à l'échelle nationale et internationale.
Le président de l'Association nationale des commerçants algériens (Anca), Hadj Tahar Boulenouar, estime que la pandémie de Covid-19 a bloqué les activités des producteurs et, par ricochet, celles des commerçants.
N'ayant pas pu supporter cette situation difficile, de nombreux intervenants dans le secteur du commerce ont suspendu ou abandonné carrément leur business.
S'en est suivie, par conséquent, une forte tension sur d'innombrables produits de consommation. Cette hausse des prix, argue-t-il, est notamment liée à l'inflation de 40% en moyenne qu'ont connue des produits et des matières premières au niveau mondial.
Cela est dû en partie aux conditions climatiques et à la hausse du coût du transport maritime de la Chine vers l'Europe et aussi de l'Europe vers l'Algérie, qui a quadruplé. Or, beaucoup de produits sont fabriqués localement avec des matières premières importées.
Ce qui a contraint les opérateurs nationaux à répercuter cette augmentation sur les prix de leurs produits, engendrant ainsi un relèvement des tarifs pratiqués par les grossistes et les détaillants. Certains commerçants, faut-il le souligner, appliquent des marges bénéficiaires de 100%, voire 200% dans certains cas.
L'autre argument avancé par Hadj Boulenouar a trait à la dévaluation inexorable du dinar, accélérant de ce fait l'érosion du pouvoir d'achat des ménages.
En dépit de toutes ces difficultés, les sociétés de production sont sollicitées par les pouvoirs publics pour doubler leur production dans le but de garantir une offre suffisante, de qualité mais surtout qui fera baisser cette hausse des prix pour que les produits de première nécessité soient à la portée des petites bourses.
"Nous osons espérer que l'année 2022 connaîtra une stabilité des prix sur le marché national", déclare notre interlocuteur. Par ailleurs, le président de l'Anca affirme que la "politique de subventions prônée par l'Etat est fausse".
Pour lui, le soutien de l'Etat doit être "orienté vers le citoyen et non pas vers le produit". Car, explique-t-il, les produits de première nécessité subventionnés font sempiternellement l'objet de détournement et alimentent la contrebande aux frontières.
L'actuelle politique de soutien pousse également certains opérateurs indélicats à utiliser la matière première subventionnée pour la fabrication d'autres produits non subventionnés.
Leur objectif est de compenser cette maigre marge bénéficiaire que leur impose l'Etat par une marge complémentaire, gagnée sur ces autres produits.
L'on doit rappeler que le ministère du Commerce prépare un texte de loi permettant de plafonner les marges bénéficiaires en vue de préserver le pouvoir d'achat du citoyen tout en prenant en considération les intérêts des commerçants.
Cette mesure s'inscrit, selon le ministre Kamel Rezig, dans le cadre de la lutte contre la spéculation, le monopole et la flambée des prix.

B. KHRIS
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