Algérie

Les raisons d'une hausse annoncée



Les prix des véhicules dont les kits SKD étaient bloqués depuis presque deux années dans les ports du pays connaîtront une sensible révision à la hausse. Une situation qui prend en compte plusieurs paramètres déterminant la grille tarifaire de chaque marque.Avec l'annonce de la régularisation de ces milliers de kits et le début imminent des opérations d'assemblage pour certains, une fièvre acheteuse s'est immédiatement emparée de la toile, stimulée par la publication erronée d'encarts publicitaires datant de 2019, de Renault notamment, avec des prix particulièrement attractifs comparativement à ceux affichés actuellement par les revendeurs de tous bords. Il n'en fallut pas plus pour une clientèle sevrée de promesses non tenues, pour prendre d'assaut le standard et les showrooms de la filiale de la marque française, en quête d'informations sur la procédure de commande.
Une réaction légitime et compréhensible de la part de citoyens qui ne font que subir les errements de gestion des responsables d'un secteur profondément déstabilisé et déstructuré. Le client algérien, en quête de ce moyen de locomotion, est aujourd'hui livré pieds et poings liés au diktat de ces revendeurs et à un marché de l'occasion aux prix frisant l'indécence.
Absence de perspectives rassurantes
Aussi, et en l'absence de perspectives rassurantes pour une éventuelle reprise des importations par des concessionnaires agréés, il était donc attendu et prévisible que le reliquat de la production SKD, demeurée en instance de dédouanement depuis 2019, fasse l'objet d'une forte pression de la part des clients.
Si, pour le cas de Renault, la situation est en voie de dénouement, avec la réception au niveau de l'usine de Oued Tlélat des kits en souffrance et le début des opérations d'assemblage dans les semaines à venir, pour les autres opérateurs, le problème est plus complexe.
Au cours de sa dernière rencontre avec des représentants de la presse nationale, le président de la République avait clairement signifié que pour les sociétés dont les patrons sont actuellement en prison, il faudra attendre le jugement définitif de la justice pour espérer une régularisation de ce matériel en souffrance.
Entre 20 et 30% de hausse
En attendant, on apprend de bonne source que les prix de ces futurs véhicules assemblés localement subiront une sérieuse et substantielle augmentation, évaluée entre 20 et 30% par rapport au prix hors taxe initial.
Un tarif qui va intégrer plusieurs éléments qui vont alourdir, au final, la facture d'achat pour le client.
D'abord la TVA (19%), une taxe qui doit être désormais prise en compte par les opérateurs dont la période de grâce accordée dans le cadre de leurs investissements (5 ans d'exonération de paiement des droits et taxes), est arrivée à expiration. C'est le cas notamment pour Renault depuis 2019.
Ensuite, les droits de douane, qui varient selon le pays d'origine du véhicule entre 5% pour l'Europe et 15% pour les autres pays.
Enfin, la taxe sur le véhicule neuf instituée par le gouvernement de Ouyahia pour tenter de freiner la dynamique des ventes de véhicules et qui débute à partir de 70 000 DA. A cela s'ajoutent les frais liés à la longue période de stockage dans les ports du pays, et qui ne manqueront pas d'être au final particulièrement élevés.
Concrètement, un véhicule vendu en 2019 à 1 639 000 DA HT sera proposé approximativement avec une hausse moyenne de 25%, à 2 048 000 DA TTC, celui de 2 149 000 DA HT sera affiché à
2 686 000 DA TTC.
Autant de droits, de taxes et de frais qui hisseront des véhicules, considérés il n'y a pas si longtemps, comme entrée et moyen de gamme, à des positions tarifaires supérieures, avec des répercussions négatives sur les possibilités d'achat du citoyen, déjà lourdement affecté par une flambée des prix généralisée.
B. Bellil


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