Les raisons d'une déception

Bien qu'elle passe de la 45ème place à  la 32ème, il n'en demeure pas moins qu'elle est loin des attentes. Avec un taux de réussite de 83,46%, le premier lycée de la wilaya qui se trouve dans la commune de Aïn-Touta, occupe au niveau national la 144ème place. Sans vouloir minimiser les résultats de cet établissement, qui n'a ouvert ses portes que depuis trois ans, force est de constater que le bilan de la wilaya reste décevant. En leur posant la question sur les causes d'une telle situation, parents d'élèves et cadres de l'éducation s'échangent les accusations.
Des parents d'élèves qui ont bien voulu répondre à  nos questions, nous ont fait part de la méfiance qu'ils éprouvent envers certains enseignants. «Actuellement, ils ne s'intéressent qu'aux cours privés qui leurs remplissent les poches. Des enseignants demandent aux élèves de s'inscrire à  leurs cours pour mieux comprendre les leçons qu'ils refusent d'expliquer en classe. Comment peut-on compter sur eux '», s'est interrogé un père de famille qui s'est dit encore indigné de voir «des directeurs d'établissement permissifs quant à  l'utilisation des salles de classe pour les cours privés».
Les cours de soutien, ne devant normalement apporter qu'un petit plus aux élèves, ont fini par supplanter le rôle de l'école et deviennent incontournables dans la préparation des examens de fin d'année. A ce titre, on est en droit de s'interroger sur le niveau de prestation de certaines écoles privées qui proposent ces cours en engageant des enseignants ayant une renommée auprès des élèves. Une renommée qui finit par réunir dans une même salle de cours plus de 30 élèves. «Je débourse chaque mois plus de 5 000 DA pour les cours de soutien de mon fils afin de m'assurer qu'il puisse avoir le maximum de chance pour comprendre ce qu'on lui dispense, pas pour le voir perdu entre une trentaine d'autres élèves », s'est plainte une mère qui a fini par engager un enseignant à  domicile, ce qui lui coûte 2 500DA pour deux heures de révision: un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre.
De leur part, les directeurs des établissements scolaires renvoient les accusations aux parents d'élèves qu'ils jugent démissionnaires. «Pour preuve, rares sont ceux qui viennent spontanément se renseigner sur les études de leurs gosses», nous ont-ils affirmé.
 D'autres enseignants soutiennent la position des parents d'élèves en admettant qu'«il y a des enseignants qui s'épuisant dans les cours de soutien, ne peuvent plus rien donner en classe».  Et d'ajouter:  Il y a d'autres enseignants sincères qui obtiennent des résultats.» Reste qu'entre cet échange d'accusations, les bons élèves de la wilaya de Batna s'en sortent seuls.