C'est le calme plat sur les différents marchés de fruits et légumes de la capitale. On dirait que la fête de l'Aïd El-Adha s'étire encore jusqu'à la semaine prochaine. Un tour aux marchés d'El-Kama, Amar Ali et d'Ahmed Bouzrina révèle donc ce constat. On entendrait presque les mouches, voler au milieu des étals. Des tas de cageots s'empilent encore sur certains d'entre-eux, recouverts de sacs de jute. Est-ce encore la fête qui voit ceux qui sont repartis dans les villes de l'intérieur, rester sur place ' Pour d'autres, ce sont les prix élevés des différentes denrées qui dissuadent les quelques commerçants, d'aller se ravitailler auprès des grossistes ' Un seul revendeur au marché Amar El-Kama, essayant d'écouler hier en fin de matinée, ses poivrons et piments rabougris. Suppliant presque, les passants d'acheter sa marchandise. Pourquoi il ne s'est-il pas approvisionné au marché de gros, avons-nous demandé ' La réponse fut aussi brève que précise. « Les prix sont hors de portée », a-t-il souligné. Pour lui, « Il est impossible de vendre de la salade à 200 dinars le kg. Qui viendra l'acheter ' » Pas loin de lui, un autre marchand propose aussi de la salade à 200 dinars, des carottes à 140da, idem pour les navets et les poivrons. Toutefois la pomme de terre est toujours cédée à 80 dinars alors qu'elle est considérée comme le légume dont le prix ne doit jamais dépasser les 40 dinars. Normalement après la fête de l'Aïd, son prix baisse automatiquement mais ce n'est pas le cas. Au marché Amar Ali, c'est le même scénario. Un seul marchand a vendu des oignons à 60 dinars et la pomme de terre à 80 dinars. Selon ce revendeur, c'est la main d'œuvre qui manque. « Les jeunes boudent le travail de la terre, ils préfèrent de loin faire du trabendo, beaucoup plus rentable. »Déstockage de la pomme de terreAu niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, on ne l'entend pas de cette oreille. Selon un responsable, le ministre a ordonné le déstockage de la pomme de terre pour satisfaire la demande et stabiliser son prix. Outre cela, actuellement il se trouve que c'est une période de « soudure. » En d'autres termes, nous sommes en période d'arrière saison et non en période de saison de ce tubercule. Pour faire baisser les prix de la pomme de terre, il faut attendre 20 à 30 jours, lors de la nouvelle récolte. Toutefois, ce même responsable, affirme que le prix pratiqué actuellement à 80 dinars, est dû à certaines pratiques malveillantes et frauduleuses des spéculateurs. « Normalement le tubercule qui sort du frigo doit être vendu entre 50 et 60 dinars », a-t-il relevé. Pour ce responsable, c'est une culture ancrée chez nos commerçants. Dès que la demande se fait sentir à l'occasion des fêtes religieuses, les prix grimpent comme par enchantement. Il cite, entre autre, le prix du poulet qui a atteint le summum lors de la célébration de yennayer. « Le prix actuel de la pomme de terre n'est pas justifié », a-t-il martelé. « Car la quantité stockée pour parer à tout dysfonctionnement dans la production et la commercialisation, est suffisante, pour satisfaire la demande à l'échelle nationale », a-t-il souligné. Un autre citoyen rencontré au marché Ahmed Bouzrina soutient , « que le consommateur est le premier responsable dans la fluctuation des prix. » Il prend l'exemple des chaînes interminables pour acheter cette volaille, lors de la célébration de Yennayer. « Plus le prix augmente et plus cette viande est enviée », a-t-il souligné. « Il faut apprendre à consommer « intelligent » et ne jamais encourager les spéculateurs dans leur course effrénée à amasser des fortunes sur le dos des consommateurs, dont la plupart sont des pères de famille », a-t-il expliqué.
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Posté Le : 07/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rabéa F
Source : www.horizons-dz.com