Algérie

Les raisons d'une apparente désaffection



Les raisons d'une apparente désaffection
La campagne électorale pour la prochaine présidentielle commencée dimanche, dans plusieurs villes du pays avec la tenue des meetings traditionnels n'a pas mobilisé grand monde, surtout, lorsque les orateurs n'étaient pas les candidats eux-mêmes, mais leurs représentants, y compris quand il s'agit de personnalités politiques connues.Les observateurs qui suivent depuis de longs mois le processus électoral devant conduire à l'élection le 17 avril du prochain président de la République ont noté ce qui leur semble être, dès maintenant, une indifférence caractérisée de l'opinion publique à l'égard de la campagne. Les salles étaient à peine remplies, il y en a qui étaient quasiment vides, ce qui traduit, de toute évidence, une certaine désaffection pour, sinon l'élection elle-même, du moins le discours électoral, axé essentiellement en ce début de campagne sur les considérations politiques, mais ponctué, comme d'habitude, d'annonces de mesures économiques et sociales. L'impression qui se dégage est que tout a été dit durant la pré-campagne qui a été l'occasion de débats sur les chaînes de télévision privées au cours desquels les candidats ou leurs partisans ont fait connaître l'essentiel de leurs thèmes de campagne. Alors, pourquoi se déplacer vers une salle pour écouter ce que l'on sait déjà. Les partis politiques qui sont engagés dans la course à cette présidentielle ne semblent pas avoir fait les efforts suffisants pour mobiliser les électeurs. Il faut ajouter à ces facteurs de désaffection, le travail fait par les partisans du boycott et tous ceux qui affirment ou laissent entendre que les jeux sont faits et qu'il est inutile d'aller voter. Enfin, il y a le fait que les six candidats sont connus sur la scène politique et parmi l'électorat. Pour beaucoup de gens, il n'y a rien à découvrir en allant les écouter, chaque électeur sachant vers qui ira son bulletin le jour du vote, du moins pour ceux qui ont décidé de ne pas bouder le scrutin du 17 avril. Conséquence : jusqu'à hier, l'ambiance de la campagne manquait plutôt d'enthousiasme, particulièrement au niveau de la wilaya d'Alger. Beaucoup de panneaux d'affichage posés dans les espaces qui leur sont habituellement réservés en pareille circonstance sont restés vides, sans affichage et il y rarement un attroupement de gens devant les panneaux. Cette morosité de l'électorat ne décourage pas les candidats ni leurs représentants qui se sont investis dès le premier jour. S'agissant du président Bouteflika, sa candidature à un quatrième mandat est défendu, comme c'était prévu, par les membres de son staff qui se partagés le travail. Les cinq autres candidats sont sur le terrain, multipliant les meetings pour toucher toutes les villes et régions, particulièrement celles qui comptent le plus, en fonction de leur poids électoral. Ainsi, Abdelmalek Sellal, qui était dimanche à Adrar puis à Tamanrasset, était annoncé hier à Blida. Tout comme le candidat indépendant Ali Benflis qui devait se rendre après Blida à Adrar. Il avait amorcé sa campagne à Mascara puis Aïn Témouchent. Pour sa part, Moussa Touati, le candidat du Front national algérien (FNA), qui a commencé sa tournée électorale par El-Bayadh, a poursuivi son périple à Adrar. Louisa Hanoune, candidate du parti des travailleurs (PT), continue sa virée à l'est du pays et a choisi d'aller à Skikda puis à Constantine après Annaba. Le candidat du parti AHD 54, Ali Faouzi Rebaïne, qui a débuté sa campagne à Biskra, a pris comme deuxième étape Khenchela. Quant au benjamin des candidats, du point de vue de l'âge, le candidat du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, après Djelfa, il est passé à Blida. Les partisans du boycott qui ont été autorisés eux aussi à faire campagne ne prévoient, semble-t-il, pour le moment rien d'autre que des activités internes dans le but de structurer leur mouvement en prévision, disent-il, de l'après-17 avril. La deuxième journée de la campagne permettra de savoir si la tendance à la morosité se maintient ou si les candidats ont réussi à attirer plus de gens dans les salles.




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