Algérie

Les raisons



Les raisons
Explication n La décision prise par la dernière tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) de rétablir l'âge de départ à la retraite à 60 ans se justifie par un souci d'équité mais aussi de préservation des équilibres financiers de la Caisse des retraites.Pour le président de l'Association nationale des économistes algériens, Saadane Chebaiki, l'institution du système de départ à la retraite sans condition d'âge ou ce qui est communément appelé retraite anticipée, empêchera plusieurs travailleurs et employés de «fuir» leurs postes de travail pour aller exercer ailleurs en bénéficiant en même temps d'une retraite anticipée. M. Chebaiki, qui est également professeur à l'université 3 d'Alger, a estimé que le rétablissement de la retraite à 60 ans permet de préserver la justice sociale et de la consacrer entre tous les travailleurs car, a-t-il relevé, il s'agit d'un système de mutualisation entre les générations de travailleurs en ce qui concerne les cotisations pour les pensions de retraite. «C'est une décision qui permet d'assurer l'équilibre financier de la Caisse nationale de la retraite», a-t-il précisé, estimant qu'«à l'instar des autres pays, le travailleur doit donner le maximum et le meilleur de lui-même pour pouvoir jouir d'une retraite à la fin de sa carrière. Réagissant aux travailleurs qui revendiquent le maintien de la retraite anticipée, M. Chebaiki a estimé qu'ils «n'ont pas d'arguments ou de justificatifs à faire valoir». Toutefois, il a recommandé de continuer d'appliquer «éventuellement» le départ à la retraite sans limitation d'âge à une certaine catégorie de travailleurs, citant à cet effet ceux qui exercent des métiers pénibles comme ceux des hauts fourneaux des complexes sidérurgiques ou ceux qui sont sur le terrain au Sud du pays, dans les champs et les forages pétroliers. De son côté, le vice-président du Conseil national économique et social (CNES), Mustapha Mekideche, a indiqué que «la révision du système des retraites n'est pas une priorité», argumentant ses propos par le refus de la dernière tripartite de la proposition de porter l'âge de départ à la retraite à 65 ans. «On ne devrait pas ouvrir d'autres fronts, mais plutôt s'intéresser à d'autres aspects encore plus prioritaires», a-t-il soutenu, recommandant d'avancer sur d'autres dossiers de la réforme. «Il faut plutôt s'intéresser au dossier des transferts sociaux et d'augmentation des prix, y compris dans le secteur de l'énergie où il y a un gaspillage énorme», a-t-il dit, mettant l'accent sur l'investissement hors hydrocarbures. «Le dossier relatif au travail, aux salariés et aux retraités demeure très sensible car c'est un aspect qui risque d'engendrer des conséquences négatives sur le front social», a averti M. Mekideche.


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