Comment peut-on qualifier l'image du musulman au Québec ' Monolithique ou nuancée ' Est-ce que les gens savent par exemple qu'il y a des musulmans athées... 'Je crois que ça a beaucoup évolué depuis 10 ans... Les Québécois ont une vision moins caricaturale des musulmans et savent qu'il y a des tendances et des variantes. Mais on a encore du mal à imaginer un athée de culture musulmane, comme on imagine un athée de culture judéo-chrétienne.On le trouve suspect... s'il est athée, il doit éliminer toute référence à l'islam dans son auto-identification.Le problème vient aussi parfois des musulmans eux-mêmes qui ont du mal à intégrer l'athée dans l'éventail des possibles, surtout dans un climat d'islamophobie : il est parfois traité d'informateur indigène, de «bon» musulman (bon avec ironie) qui montre l'image qu'on attend de lui... un musulman sans sa foi et sans sa pratique, un musulman qui montre patte blanche... pas solidaire, qui se renie...Est-ce que les médias au Québec participent à la construction de cette image (bonne ou mauvaise) ' Voit-on plus d'imams radicaux que d'autres 'Oui, on accorde trop de visibilité à des personnalités très marginales..., mais elles font aussi partie de la réalité, aussi marginale soit-elle, et il ne faut pas nier leur existence ni la camoufler. Les médias doivent refléter la réalité sous toutes ses formes, pas seulement les réalités dominantes ou consensuelles.Dans ce contexte, quelle image de soi peuvent avoir les jeunes issus de l'immigration musulmane ? la deuxième génération 'Plus la diversité interne sera reflétée à travers des visages publics, moins les jeunes auront l'impression d'être prisonniers d'un seul schéma, acculés à l'identification par opposition et hostilité à la société d'accueil ou au contraire par assimilation et mimétisme.Que doivent faire les musulmans ou les personnes d'ascendance ou de culture musulmanes pour «rassurer» les Québécois 'La meilleure chose à faire pour les Québécois de tradition musulmane est de se montrer dans toute leur diversité, leurs variantes, leurs débats internes, incluant les désaccords et les conflits sur la question religieuse et les stratégies d'intégration... Mieux vaut une multitude de musulmans «représentatifs» des divers visages de la tradition musulmane, du très orthodoxe à l'athée, que quelques «représentants» liés par des mots d'ordre, aussi nobles soient-ils.(*) Rachida Azdouz est d'origine marocaine. Elle vit au Québec depuis une vingtaine d'années
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Posté Le : 16/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir Ben
Source : www.elwatan.com