Algérie

Les quatre vies de Si Abdelaziz



Les quatre vies de Si Abdelaziz
Abdelaziz Bouteflika a fêté, hier 15 avril, ses seize années à la tête de l'Algérie. Celui qui refusait d'être le «trois quarts de président» en 1999 a-t-il relevé les défis qu'il s'était fixés ' El Watan Magazine fait le point.1999-2003 Bouteflika I, «L'homme du consensus» : élu à 73,79% des suffragesSi Abdelaziz Bouteflika arrive dans un pays transformé par l'émergence du pluralisme politique, de nombreux avantages plaident en sa faveur : l'homme a un bagout qui charme les foules comme les partenaires étrangers.Ne cachant pas son ambition de laisser son empreinte dans l'histoire du pays, il voyage beaucoup et se montre loquace, au point où la télévision algérienne est surnommée «Canal Bouteflika». Tout semble lui sourire : les prix du baril du pétrole entament leur envolée, et l'agenda international lui permet de soigner son aura à l'international.Il ouvre des chantiers à tout- va, mais c'est la trêve avec les terroristes de l'Armée islamique du salut (AIS), à travers la loi de la concorde civile, qui marquera le premier mandat du Président, annonçant d'autres concessions à venir?2004-2009 Bouteflika II, le grand ménage : élu à 85% des suffragesAprès une âpre campagne électorale donnant l'illusion d'une élection crédible et une adoption par référendum d'une charte pour la paix et la réconciliation nationale, dont certains observateurs voient une «loi d'amnistie générale», le président Bouteflika s'est adonné à une vaste opération de nettoyage dans les arcanes du pouvoir, se traduisant par la réduction de l'influence de l'armée, une reprise en main du Front de libération nationale (FLN) et une dévitalisation de l'opposition. En fin stratège, il pourra ainsi, malgré quelques problèmes de santé (un ulcère hémorragique, nous a-t-on dit), modeler une Constitution sur mesure en novembre 2008 pour pouvoir accéder à un troisième mandat. Peu de voix se sont élevées pour se mettre en travers de ce projet. 2009-2014 Bouteflika III, le «bien élu» : élu à 90,24% des suffragesCela faisait peut-être longtemps qu'il rêvait d'une telle réussite, mais ce fut pour grand nombre d'observateurs une victoire sans saveur. Même si les scandales financiers s'accumulent, il poursuit les grands travaux et met en place un plan de relance quinquennal ambitieux. Mais il manque la flamme et l'entrain des débuts. Le Président réduit sensiblement ses apparitions publiques et le mandat n'a pas connu d'événements marquants. «C'est un président malade qui règne sur un pays qui l'est tout autant», diront les pessimistes.Il a su déjouer la tempête des «printemps arabes» qui a soufflé sur la région au début de l'année 2011 par la grâce d'une manne financière très sollicitée? 2014 Bouteflika IV, l'image manquante : élu à 81,53 % des suffragesDepuis le 16 avril, il n'y a pas eu de geste fort ni de discours éloquent. L'homme, qui disait ne pas vouloir être «un quart de président», est à peine présent sur la scène politique. Son programme tient en deux mots : stabilité et continuité, mais c'est l'immobilisme qui semble inspirer sa politique.Alors que les prix du pétrole avaient atteint des sommets jamais égalés lors de ses précédents mandats, ils semblent entamer aujourd'hui leur descente. Les réserves de change commencent à baisser, atteignant les 185,27 milliards de dollars, selon la Banque d'Algérie. Son règne est désormais marqué par les rumeurs sur les ambitions démesurées que l'on prête à son frère, ainsi qu'un sentiment de gâchis.




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