Algérie

Les quartiers de l?oubli



Les damnés de Chaâb Ersas La visite du wali à Chaâb Ersas hier, ajoutée à la dernière minute au programme de sa tournée d?inspection, a réussi à « dégoupiller » une crise dont voici la genèse. Genèse d?une colère qui sourd depuis longtemps, couvant pour de multiples raisons. A bout de patience, les habitants se disent offusqués du peu de cas exprimé à chaque fois par l?administration face aux problèmes qu?ils soulèvent. Trois associations se sont réunies cette semaine pour crier leur ras-le-bol et mettre les autorités de la ville devant leurs responsabilités. En effet, l?association des parents d?élèves de l?école primaire Taher Filali, celle du quartier Chaâb Ersas 30 et celle de la mosquée Bilal Ben Rebah ont établi, à l?intention du wali, du président de l?APC, ainsi que du directeur de l?éducation, un rapport sur la situation désastreuse de leur quartier et de l?école. Ils menacent de fermer ladite école : si rien n?était fait d?ici une semaine, ils tiendraient, avec leurs enfants, un sit-in devant le cabinet du wali et ce, jusqu?à satisfaction totale de leurs doléances. Ils comptent dénoncer l?appropriation illégale des trottoirs par les commerçants qui, pour la plupart, font dans la mécanique et le lavage-graissage de véhicules, obligeant ainsi les écoliers à circuler au milieu de la route. Le wali, qui a entamé dès hier une tournée d?inspection dans différents quartiers de la commune, s?est en effet penché sur la situation de Chaâb Ersas. Les habitants en ont gros sur le c?ur, et leurs multiples tentatives auprès de la direction de l?éducation et de la commune sont restées vaines. A bout de patience, ils se disent offusqués du peu de cas manifesté chaque fois par l?administration face aux problèmes qu?ils soulèvent, d?autant qu?il s?agit de la santé et de la scolarité de leurs enfants. L?établissement n?est pas raccordé au réseau d?alimentation en eau potable, et cela dure depuis 7 ans, l?APC refusant l?autorisation au raccordement, alors que les citoyens s?engagent à payer rubis sur ongle les frais de cette opération. Bien plus encore l?APC, qui alimentait l?école par des camions-citernes, ne le fait plus. Les parents d?élèves refusent de laisser leurs bambins consommer cette eau car, disent-ils, le réservoir est complètement rouillé et les toilettes sont fermées. Le réfectoire de cette école est également fermé depuis presque 3 ans ; il n?a même pas été réceptionné par la direction de l?éducation, et les élèves prennent chaque jour des sandwiches au thon sans plus. Les abords de l?école ne sont pas sécurisés, des délinquants font la loi, vendent de la drogue et des produits psychotropes ; les parents exigent donc une prise en charge urgente, car la situation devient insoutenable, voire explosive. Les présidents des associations parlent du refus de la Sonelgaz de procéder au raccordement au gaz de ville, alors que le payement des 20% de leur quote-part a été effectué voilà plus d?une année. Ils revendiquent la construction d?une passerelle sur l?oued Boumerzoug pour désenclaver le quartier et éviter ainsi que les écoliers traversent cet oued chaque matin et pouvoir profiter du centre de soins, puisque le quartier n?en est pas doté. D?autres problèmes empestent la vie des citoyens, qui se disent oubliés, damnés même, et parlent de démission des pouvoirs publics. Une tension couve indubitablement, que seul le bon sens, mais surtout une volonté de règlement définitif de leurs problèmes, pourrait apaiser.


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