Algérie

les puissants de ce monde saluent le raïs Morsy Il s'est engagé à respecter les accords internationaux



les puissants de ce monde saluent le raïs Morsy                                    Il s'est engagé à respecter les accords internationaux
L'angoisse de l'attente a cédé place au réalisme chez les responsables des grandes puissances.
De Washington à Paris, en passant par Londres, Berlin et Rome, le ton est à la pondération. L'élection de l'islamiste Mohamed Morsy à la tête de l'Egypte est vécue comme une fatalité politique avec laquelle il va falloir composer. Et c'est tout naturellement que les puissants de ce monde, passée l'onde de choc psychologique, se sont empressés de baiser la main du «Frère» Morsy arrivé au pouvoir en Egypte, faute de pouvoir la mordre. C'est donc un lendemain plutôt tranquille pour Obama, Hollande et Cameron, qui se sont répandus en formules toutes polies voire bienveillantes à l'égard d'un homme ' mais aussi d'un courant de pensée ' qu'ils redoutaient comme la peste, naguère.
Les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l'Union européenne ont salué à l'unisson le «moment historique» que constitue l'élection au suffrage universel du premier président civil depuis 60 ans en Egypte. Mais les Occidentaux semblent s'être résolus à l'idée qu'il n'est plus possible de cautionner des élections truquées et des régimes militaristes à contresens des volontés populaires. Ils regrettent certes la présidence version Moubarak faite de compromis, mais surtout de compromission. Mais ils savent que la sauvegarde de leurs intérêts stratégiques passe par un rééquilibrage tout aussi stratégique de leur position. L'adoubement occidental de la victoire des Frères musulmans en Egypte traduit une sorte de gentleman agrément entre les deux camps.
Mohamed Morsy doit rire sous cape'
Un exercice de funambule qui consiste pour les Américains à s'assurer du respect par le nouveau président islamiste des engagements internationaux de l'Egypte, notamment et surtout les accords de Camp David. Pour le reste, la doctrine libérale des gouvernements islamistes en matière d'économie constitue de l'eau bénite pour l'Occident. Dans son tout premier discours à la nation juste après son élection, Mohamed Morsy a promis à ceux qui étaient suspendus à ses lèvres qu'il fera du Moubarak sans Moubarak' «Nous préserverons les traités et chartes internationaux», s'est-il engagé. Bien qu'il n'ait pas précisé lesquels, il ne faut pas sortir de l'université de Cambridge pour comprendre qu'il s'agissait principalement des fameux et fumeux accords de paix égypto-israéliens de 1979. Réponse toute aussi franche et enchantée de Barack Obama à son nouvel ami Morsy : «Je vous assure du soutien de Washington à la transition de l'Egypte vers la démocratie.»
L'onde de choc
Le locataire de la Maison-Blanche et par ailleurs fondé de pouvoir d'Israël l'a aussi rassuré «de collaborer avec lui sur la base du respect mutuel, pour faire progresser les nombreux intérêts partagés entre l'Egypte et les Etats-Unis». Il est évidemment aisé de deviner les «intérêts partagés entre l'Egypte et les Etats-Unis»' Et pour une première mise à l'épreuve, Morsy a prouvé qu'il peut être un «homme de confiance» pour les Américains. Il a en effet répondu sèchement hier à l'agence officielle iranienne qui a prétendu que Morsy envisageait de réviser les accords de Camp David. «M. Morsy n'a donné aucun entretien à Fars et tout ce que cette agence a publié est sans fondement», a répliqué un porte-parole de la présidence, cité par l'agence officielle Mena.
Cela étant dit, le président français, François Hollande, a déclaré, lui aussi, vouloir travailler avec le nouveau président tout en souhaitant «que s'établisse en Egypte un système politique démocratique et pluraliste» qui garantisse les libertés, notamment des minorités.
Son ministère des Affaires étrangères s'est même engagé à ce que la transition politique en Egypte «permette d'accélérer les financements de projets» promis en mai 2011 par les grandes puissances du G8. Vu de l'Occident, Morsy n'est plus, depuis hier, l'épouvantail redoutable qui agite la charia, qui promet l'enfer à Israël et la mort aux Coptes. Non, le raïs barbu attire plus qu'il ne repousse.
Morsy ' Pas si dangereux que ça'
Les Occidentaux ont compris que les Frères musulmans se sont imposés comme partenaires incontournables dans un monde arabe arriéré par ses dictateurs militaires et ses potentats civils. C'est ce qui expliquerait ce soudain enchantement face à un homme à l'extraction idéologique théoriquement incompatible avec la démocratie occidentale.
Mais les temps ont changé. L'intérêt vital pour les Etats-Unis et sans doute pour la France et le Royaume-Uni, ce n'est pas tant le bien-être des Egyptiens, mais l'engagement de leur «raïs» à ne pas inquiéter l'allié d'Israël et accessoirement comme l'explique le chercheur Karim Emile Bitar, (voir l'entretien ci-dessous) garantir le libre accès au canal de Suez.


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