Algérie

Les protagonistes se rencontreront le 26 novembre à Bamako : une dernière chance pour la paix au Mali International : les autres articles



Les protagonistes se rencontreront le 26 novembre à Bamako : une dernière chance pour la paix au Mali                                    International : les autres articles
Le dialogue intermalien est destiné à fédérer les efforts des différents acteurs politiques et sociaux maliens autour d'une transition politique pacifique. Le Pr Oumar Kanouté, président de la commission nationale d'organisation de cette concertation, a expliqué que ces assises nationales n'ont d'autre objectif que de trouver des solutions aux crises sécuritaire et institutionnelle affectant le Mali. M. Kanouté a donné une réponse favorable à la demande du mouvement Ançar Eddine et du MNLA d'ouvrir un dialogue entre les rebelles du Nord et le gouvernement central à Bamako.
Connu jusque-là pour être un farouche partisan d'un règlement par la force du dossier targui, le Premier ministre malien de transition, cheik Modibo Diarra, a consenti dimanche à se délester de sa position pour endosser le costume d'un homme politique acquis à la paix et au dialogue. Ce changement s'est matérialisé le même jour par sa décision d'accepter d'ouvrir des négociations directes avec les groupes rebelles touareg non terroristes, à savoir Ançar Eddine et le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). «Le dialogue est inévitable, les gens qui composent le MNLA ou Ançar Eddine sont nos compatriotes, ce sont des Maliens (')», a enfin daigné reconnaître Modibo Diarra après un entretien avec le président burkinabé, Blaise Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Pour le chef du gouvernement malien de transition, le futur dialogue est censé aboutir à une «paix durable» et une société traitant à égalité les «communautés ethniques» permettra de distinguer «les revendications légitimes» de celles qui ne le sont pas. Ançar Eddine et le MNLA ont, quant à eux, manifesté ces derniers jours leur disponibilité à faire taire leurs armes et à dialoguer avec Bamako.
Ce qui n'était pas le cas des autorités maliennes de transition. Qu'est-ce qui explique maintenant un revirement aussi brusque qu'important ' La volte-face de l'ancien chercheur de la NASA s'explique, selon de nombreux observateurs, par les pressions amicales de l'Elysée, dont le chef, le président François Hollande, a fini par être lui-même acquis à l'idée que la crise malienne, étant à la fois politique et sécuritaire, nécessite par conséquent une approche qui ne doit pas être exclusivement fondée sur le «tout-militaire». L'évolution de la position de la France, qui, faut-il le rappeler, était à la pointe des pays acquis à la solution militaire, semble, en tout cas, avoir marqué un tournant dans le traitement de la crise dite malienne.
Alger ne veut pas d'une guerre à ses frontières
Tout le monde reconnaît que l'Algérie ' qui ne veut pas absolument entendre parler d'une guerre dans son voisinage ' a joué un rôle important dans la prise de conscience par Paris du caractère aventureux d'une campagne militaire au Nord-Mali dans un contexte régional déjà marqué par l'effondrement de l'Etat libyen et un affaiblissement des pays du champ.
C'est certainement cette réalité qui, in fine, a convaincu le président Hollande à téléphoner à son homologue malien pour lui intimer l'ordre d'ouvrir, sans délai, des négociations avec Ançar Eddine et le MNLA. C'est probablement le même «coup de fil» qui a amené aussi les responsables nigériens à jouer beaucoup moins au va-t-en guerre. Tout le monde s'est, en revanche, entendu sur le fait que les autres groupes présents sur le terrain (Mujao et AQMI) seront combattus militairement.
Sans conteste, il s'agit là d'une belle victoire diplomatique pour le gouvernement algérien qui a, pour ainsi dire, milité seul en faveur d'une solution politique devant passer par un dialogue intermalien. Concrètement, ce dialogue intermalien ' que beaucoup d'observateurs qualifient de «rendez-vous dernière chance pour la paix» ' aura donc bien lieu du 26 au 28 novembre à Bamako. Le Pr Oumar Kanouté, président de la commission nationale d'organisation de cette concertation, a précisé lors d'une conférence de presse animée dimanche à Bamako que les dates de la tenue de ces conférences de dialogue national ont été fixées par le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré.
Ces débats sont conçus pour fédérer les efforts des différents acteurs politiques et sociaux maliens autour d'une transition politique pacifique, ils devront se tenir au Centre international de conférences de Bamako (CICB). «Il importe de mentionner que ces assises nationales n'ont d'autre objectif que de trouver des solutions aux crises sécuritaire et institutionnelle affectant le Mali», a mentionné à ce propos M. Kanouté, donnant ainsi officiellement une réponse favorable à la demande du mouvement Ançar Eddine et du MNLA d'ouvrir un dialogue entre les rebelles du Nord et le gouvernement central à Bamako. Le président de la commission d'organisation a ajouté qu'il appartenait aux «concertations nationales» de faire des «choix judicieux pour sortir le pays de cette situation de crise».
Dans la foulée, le conférencier a donné quelques indices de ce qui est attendu de ces concertations. «L'objectif général est de doter le pays d'organes capables de conduire le recouvrement de l'intégrité du territoire national afin d'assurer le retour et le fonctionnement régulier de l'administration publique et d'organiser des élections démocratiques, transparentes et fiables», a-t-il affirmé. Plus généralement, il s'agira, d'après lui, de «convenir d'une feuille de route pour la période de la transition» (définition des modalités d'organisation et de fonctionnement de la transition et des tâches opérationnelles à accomplir par les différents organes de la transition).
Si ce dialogue intermalien, sur lequel la communauté internationale fonde beaucoup d'espoirs, est couronnée de succès, le Mali aura sans conteste réussi à sauver son intégrité territoriale et à isoler durablement AQMI et le Mujao, deux groupes que le MNLA a déjà commencé à combattre. Espérons seulement que les solutions qui y seront dégagées auront, contrairement au passé, un caractère durable.


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