Algérie

Les propriétaires exigent leur ouverture



Ils étaient des dizaines à investir les lieux du rassemblement, dès 9h, pour manifester contre leur "exclusion par le gouvernement dans sa décision de réouverture de tous les commerces".Toujours interdits de reprendre leurs activités depuis le début du confinement, les commerçants de boissons alcoolisées de la wilaya de Béjaïa, grossistes, détaillants et bars, ont organisé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya. Les protestataires exigent des pouvoirs publics l'autorisation de réouverture de leurs commerces, à l'instar des autres branches d'activités commerciales.
Ils étaient des dizaines à investir les lieux du rassemblement, dès 9h, pour manifester leur colère contre leur "exclusion par le gouvernement dans sa décision de réouverture de tous les commerces". Notamment après l'autorisation de réouverture des cafés, des restaurants et des hôtels depuis samedi dernier. "Il s'agit d'une décision arbitraire à notre égard. Si le pouvoir veut supprimer notre activité commerciale, qu'il sache que nous ne nous laisserons pas faire.
C'est une activité commerciale comme toutes les autres et il n'y a pas lieu d'en faire un sujet tabou", déclare un commerçant à l'adresse de ses confrères. D'aucuns de ces commerçants voient dans leur interdiction de reprendre le travail "une décision politique, voire idéologique, qui ne dit pas son nom".
En outre, ils estiment qu'il y a un paradoxe flagrant en autorisant, d'un côté, les hôtels à rouvrir et les usines à produire et, d'un autre côté, à interdire aux commerçants de boissons alcoolisées de reprendre leurs activités. "Mieux encore, soulignent-ils, leur fermeture a encouragé le commerce informel de l'alcool dans notre région." "Depuis la fermeture de nos commerces, l'alcool se vend clandestinement partout et à un prix exorbitant.
L'un des revendeurs informels m'a fait part de son chiffre d'affaires qui est de 65 millions de centimes en un mois", nous a témoigné un commerçant exerçant à Akbou non sans mettre en relief l'argent qui échappe au fisc. "Il y a de la complicité avérée dans cette situation", accuse notre interlocuteur.
D'autres commerçants ont tenu à souligner les retombées néfastes sur leur situation sociale depuis leur fermeture en mars dernier. "Non seulement nous sommes réduits du jour au lendemain à une situation sociale très précaire, mais nous sommes aussi tenus de nous acquitter de nos impôts alors que nous sommes sans activité", déplorent-ils.
Deux commerçants délégués par leurs pairs ont été reçus par le wali, à la demande de ce dernier. "Le wali nous a promis de nous donner une réponse dans les meilleurs délais après la transmission de nos doléances à qui de droit", a déclaré en substance l'un des délégués à sa sortie du siège de la wilaya. Une réponse du wali qui n'a pas convaincu les protestataires.
D'où l'idée qui a germé sur les lieux du rassemblement chez quelques-uns et qui a fait l'unanimité. Celle de créer un syndicat autonome dans les jours à venir, afin d'agir dans un cadre organisé pour la reprise rapide de leurs activités et de défendre leurs intérêts.


L. OUBIRA


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