Le ministre avait annoncé qu'un projet de loi était en préparation pour éradiquer complètement la mendicité en Algérie, qui comprendrait de lourdes peines.
Les promesses de Saïd Barkat, ministre de la Solidarité et de la Famille, annonçant il y a un an lors de sa visite dans la wilaya, l'imminente éradication dans nos villes de la mendicité n'ont pas encore connu un début d'exécution. Au contraire, le phénomène s'est amplifié et a pris des proportions inquiétantes vu le nombre de femmes, jeunes et moins jeunes, accompagnées d'enfants, souvent en âge de scolarisation, interpellant les passants et arpentant les principales artères et places publiques ou occupant les trottoirs des rues de la ville de Béchar. Les citoyens constatent, ahuris, que les rues, cafés et restaurants sont de plus en plus envahis par les mendiants, signe incontestable de pauvreté extrême.
Pour d'autres, il ne s'agit pas d'ouvrir une polémique sur l'origine, l'identité ou la situation sociale de ceux ou celles qui font la manche et qui logent, pour la plupart, dans des cités-dortoirs de la ville, mais d'un problème social qui a de nombreuses causes difficiles à analyser dans ce cadre et auxquelles il est urgent de trouver une solution radicale. Parmi ces personnes, on remarquera que certaines se déplacent difficilement et leur âge avancé (dépassant même les soixante-dix ans), leur tenue vestimentaire, leur regard exprimant la détresse, leur dénuement ne permettent pas de les classer dans la catégorie de «fausses mendiantes». Néanmoins, les critiques fortement exprimées mêlées d'indignation des passants portent plutôt sur ces enfants qui accompagnent ces femmes et qui sont chargés de la tâche ingrate d'apostropher les passants pour quémander quelques dinars, alors que leur place se trouve à l'école, s'indignent ces mêmes citoyens.
Interrogé à ce sujet et sur la Convention internationale de protection de l'enfance signée par l'Algérie dans les années 1990, le ministre, Saïd Barkat, avait répondu, on s'en souvient, dans un sursaut d'orgueil démagogue, que «L'Algérie n'avait pas besoin de Convention pour lui rappeler son devoir vis-à-vis de ses enfants, mais qu'il existe une Constitution qui protège les plus démunis», feignant sans doute d'oublier que ces dispositions ne sont pourtant pas appliquées et qu'une Convention internationale est supérieure à une loi nationale.
Le ministre avait, dans la foulée, annoncé qu'un projet de loi était en préparation par son département pour éradiquer complètement la mendicité en Algérie, qui comprendrait de lourdes peines d'emprisonnement pour ceux ou celles qui s'adonnent à cette pratique avilissante.
Mais depuis, aucun texte de loi en ce sens n'a été adopté, la situation empire au contraire et son ministère ne semble apparemment pas prendre au sérieux le développement croissant du fléau. Et si l'on ajoute à ce spectacle quotidien et affligeant le drame de cette autre catégorie des sans-abri et des malades mentaux livrés à eux-mêmes et qui vivent dans la rue en cet hiver glacial, cela ne peut que contribuer à ternir l'image du pays, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
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Posté Le : 06/02/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Nadjah
Source : www.elwatan.com