Algérie

Les projets seront-ils financés par le marché'



Les projets seront-ils financés par le marché'
La réunion restreinte du gouvernement tenue mardi dernier par le président de la République pour adopter des mesures de rationalisation des dépenses publiques ne constitue qu'une première étape dans cette direction.La dégringolade des prix du pétrole n'est peut-être qu'un nouvel électrochoc pour inciter l'économie nationale à se diversifier et à mettre l'accent sur des secteurs d'avenir comme l'agriculture ou encore le tourisme. Ce sont d'ailleurs là quelques axes d'orientation contenus dans le plan d'action du gouvernement adopté en juin dernier par le Parlement pour mettre en application le programme du président de la République.Le président insiste sur ces secteurs après la chute du prix du pétrole avec l'espoir, voire l'affirmation que le phénomène ne contrarie pas les programmes du gouvernement pendant les cinq années à venir. En même temps, il y a une volonté de préparer la période de l'après-pétrole afin que la valeur travail puisse acquérir ses titres de noblesse et ne pas se baser uniquement sur la rente pétrolière pour le développement du pays.Mais en attendant cette transition il y a des scénarii envisagés pour passer un cap difficile. Dans ce cadre, il y a surtout l'espoir du gouvernement que cette baisse des prix de moitié en quelques mois ne soit que conjoncturelle et qu'elle ne dure au maximum que six mois pour que les revenus des exportations des hydrocarbures repartent à la hausse. Il faut attendre le mois de juin prochain pour connaître les nouvelles tendances des prix du pétrole. Cette attente est expliquée par le fait que le pays tire ses revenus en devises de ces exportations et qu'il ne peut par conséquent maintenir son rythme de dépenses en exportations que s'il dispose d'une manne importante de 60 milliards de dollars par an. Par ailleurs, les 200 milliards de dollars de réserves de change ne suffisent que pour couvrir des importations de trois années. Au-delà, il faut bien chercher d'autres manières de satisfaire la demande en moyens de production et même en alimentation de la population qui n'est couverte qu'à 70% par la production locale. Cette dernière est d'ailleurs la formule magique sur laquelle s'attardent les décideurs pour montrer la voie de sortie de crise. Même si les leviers de l'économie mondiale échappent à l'Algérie et même à l'Opep qui n'est pas d'accord sur la procédure à suivre dans cette conjoncture.Une des clés de réussite de ce scénario est en effet que la reprise de l'économie mondiale soit effective et dès octobre dernier, le Fonds monétaire international a effectué une étude pour conclure que l'économie mondiale est en plein exercice d'équilibrage pour créer une demande des hydrocarbures pouvant tirer les prix à la hausse. Ce serait une nouvelle qui satisferait les décideurs algériens.Si les pays développés et les pays émergents retrouvent la croissance, ce sera bénéfique pour les exportateurs des hydrocarbures.La réunion de mardi dernier a tenu compte de ces paramètres et un round up est certainement effectué sur la conjoncture internationale comme le fait généralement le rapport du gouverneur de la Banque d'Algérie ou les documents émanant du ministère des Finances. Les responsables des deux institutions, Mohamed Laksaci et Mohamed Djellab, sont d'ailleurs intervenus sur ce sujet. Le but est d'alerter sur la situation mais aussi de rassurer.Ainsi, pour Djellab qui a intervenu depuis quelques jours à la télévision publique, l'Algérie n'est pas exempte de choc mais elle peut lui résister. Il a ajouté que même s'il y a une réduction des recettes, le gouvernement a tous les scénarii entre ses mains pour résister à ce choc à moyen terme. Selon lui, il faut savoir bien gérer cette période avec des décisions fermes pour que les projets soient budgétisés et financés par le marché comme c'est le cas de l'aérogare et du nouveau port d'Alger et d'autres projets encore qui seront financés de la sorte pour soulager le budget. Pour l'instant, la réduction du prix ne va pas influer considérablement sur les projets du prochain quinquennat selon les instructions de Bouteflika, notamment pour des secteurs comme l'agriculture et l'habitat ou encore la santé et l'éducation qui ne seront pas touchés. Les projets non prioritaires seront peut-être reportés à d'autres échéances mais pas les secteurs en lien direct avec les besoins des Algériens.En tout cas, l'Algérie a intérêt à se doter de cellule de veille pour anticiper les crises et doit scruter à la loupe les réalités économiques de nombreux pays qui ont une incidence sur ces paramètres.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)