Algérie

Les projections optimistes de l'Exécutif



Dans ses cadrages budgétaires pour la période 2020-2023, le gouvernement anticipe un rebond de l'économie, sur fond de déficits moins pesants que ce qui a été rapporté jusqu'ici par les institutions multilatérales.Le gouvernement compte sur ses mesures dites de "rationalisation des importations" pour faire des économies et réduire le déficit de la balance des paiements et, par là même, contenir la fonte accélérée des réserves de change.
Après un déficit record de 16,93 milliards de dollars en 2019 et de 12,3 milliards de dollars en 2020, le gouvernement envisage pour 2021 un fort repli du déficit des comptes extérieurs, à -3,60 milliards de dollars. Le déficit du compte courant devrait chuter à -2,7% du PIB l'an prochain, contre une prévision de clôture de -10,6% du PIB cette année.
Le déficit poursuivrait son mouvement baissier sur la période 2021-2023 avec, au tableau, un rythme contenu à -0,6% du PIB seulement. C'est ce qu'on peut lire en tout cas dans les cadrages budgétaires du gouvernement sur la période 2021-2023.
Cette baisse du déficit de la balance des paiements devrait se traduire, à en croire l'Exécutif, par une érosion moins soutenue des réserves de change qui, selon les projections, devraient s'établir à 46,84 milliards de dollars à fin 2021, correspondant à près de 16,2 mois d'importations.
Cette relative "maîtrise" des comptes extérieurs est permise, selon le gouvernement, par un encadrement plus rigoureux du commerce extérieur et une légère reprise des cours du brut dès le prochain exercice.
Le gouvernement table sur un prix du marché de 45 dollars le baril en 2021, alors que son budget, pour la même année, a été bâti sur un prix de référence de 40 dollars le baril. Les recettes pétrolières devraient atteindre, durant la période 2021-2023, 23,21 milliards de dollars en 2021, 28,68 et 26,45 milliards de dollars en 2022 et 2023.
L'emballement des importations qui a caractérisé les précédents exercices budgétaires devrait être contenu à des niveaux plutôt soutenables sur la période 2021-2023 grâce à d'importantes variations à la baisse. La facture d'importation devrait ainsi s'établir à 27,39 milliards de dollars en 2022 et 27,01 milliards de dollars en 2023.
Bien évidemment, les restrictions des importations restent dans les tuyaux du gouvernement pour atteindre de tels objectifs d'économies. Ainsi, le projet de trajectoire budgétaire 2021-2023 tel que présenté par le gouvernement, est centré sur un plan d'économies destiné à réduire le déséquilibre des comptes extérieurs aux fins de préserver les réserves de change qui représentent un important indicateur de solvabilité du pays.
Le gouvernement table, par ailleurs, sur un rebond de croissance dès 2021 avec, au tableau, une projection de 3,98% l'an prochain, contre une prévision de clôture en terrain négatif cette année (-4,6%). Pour la période 2021-2023, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait s'établir à 4%, lit-on dans l'exposé du ministre des Finances.
Le gouvernement envisage une croissance positive de 7,24% en moyenne sur la période 2021-2023 dans le secteur des hydrocarbures ; lequel pâtissait d'un ralentissement considérable de son activité ces dernières années. Le projet de loi de finances 2021 prévoit, par ailleurs, un recul des cours de change du dinar contre le dollar américain (USD), où la moyenne annuelle devrait atteindre 142,20 DA/dollar en 2021, 149,31 DA/dollar en 2022 et 156,78 DA/dollar en 2023.

Ali TITOUCHE


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