Algérie

Les professionnels tirent la sonnette d'alarme: Des produits périmés pour fabriquer des boissons gazeuses



Matières premières périmées, conditions d'hygiène «catastrophiques», affichage mensonger, telles sont les infractions constatées, par un journaliste de la Chaîne 3 de la Radio algérienne qui accompagnait, lundi dernier, des contrôleurs de la qualité, lors de leur déplacement, dans certaines limonaderies, de la wilaya d'Alger.Au sein d'une entreprise inspectée, les contrôleurs vont découvrir que les matières premières utilisées sont périmées et que les conditions d'hygiène des lieux sont « catastrophiques ». Aussi bien le sol, les murs, les bouteilles dans lesquelles sont conditionnés les sodas et jusqu'au personnel chargé de la manipulation de ces dernières, tout suggère l'absence d'un minimum d'hygiène, voire un état de saleté repoussant. Outre ces infractions graves, il est, aussi, constaté que le produit de base mentionné sur les étiquettes apposées sur les bouteilles de limonade produites n'est pas celui qui est réellement utilisé dans la confection du soda. L'usine en question a fait l'objet d'une fermeture administrative. Cette entreprise n'est pas un cas exceptionnel, en effet, et si la production algérienne en boisson soit gazeuse, minérale ou jus dépasse les 4,5 milliards de litres annuellement, les professionnels déplorent certaines pratiques qui mettent à mal cette activité. Le président de l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB), Ali Hamani, avait déjà appelé à l'assainissement du secteur, à travers l'application rigoureuse de la loi, indiquant qu'ils sont quelque 1.767 producteurs inscrits au registre du commerce (CNRC), mais sur le terrain, il y en a que 600, (selon les chiffres de l'ONS) et 400, (selon l'APAB) qui produisent effectivement. «Les autorités doivent appliquer sévèrement la loi qui régit l'activité, afin de protéger le consommateur. Pour nous, le plus important, c'est d'avoir des producteurs qui respectent la loi et les conditions de production », a-t-il dit, récemment, lors de son intervention sur la Chaîne 1. Il révèlera, par ailleurs, que près de 500 usines, réparties à travers le territoire national, produisent, clandestinement, des boissons gazeuses et des jus, en dehors de tout cadre légal. Des unités qui, d'après lui, ne sont déclarées ni auprès du Centre national du registre de commerce, ni auprès des Impôts, et dont la production n'est soumise à aucune norme d'hygiène ou de sécurité alimentaire. Personne ne peut identifier, a-t-il ajouté, l'origine de la matière première et des intrants utilisés dans ces usines, dans la fabrication des différentes boissons. En plus des infractions à la loi commises par les propriétaires de ces usines clandestines, il y a un problème de santé publique. Le nombre des empoisonnements et intoxications est en continuelle hausse, ces dernières années, notamment durant la saison estivale. Et dans beaucoup de cas, la cause est liée à l'origine « douteuse » des produits utilisés dans la production de certains produits alimentaires.


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