Algérie

Les professionnels de la pêche ont proposé au ministère de réduire la période : Le repos biologique passera à deux mois à partir de 2013



La durée du repos biologique pour la pêche au chalut devrait être ramenée à deux mois à partir de 2013 au lieu de quatre actuellement à l'instar de ce qui se fait dans les pays méditerranéens, a indiqué hier le président de la Chambre algérienne de la pêche et de l'Aquaculture, Larbi Yahiouche. «Nous (les professionnels) avons proposé au ministère de tutelle de réduire la période du repos biologique à deux mois au lieu de quatre comme cela se fait dans les pays de la Méditerranée», a déclaré M. Yahiouche à la presse en marge de l'assemblée générale ordinaire de la chambre. Cette proposition, dont le principe a été accepté par le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques s'explique, selon M. Yahiouche par le fait que les pêcheurs algériens «se sentent lésés par rapport à ceux des autres pays». La période du repos biologique appliquée en Algérie date de 1894. Mais elle est jugée «trop longue» par les pêcheurs, car elle encourage aussi la pêche illicite, selon des milieux du secteur de la pêche. Selon M. Yahiouche, cette période qui commence le 1er mai jusqu'au 30 août de chaque année devrait être changée dès l'année prochaine. L'Etat a décidé d'indemniser, à partir de cette année, les marins pêcheurs qui ne pêchent pas durant cette période en leur accordant l'équivalent du SNMG (18.000 DA) par mois. Cette mesure concernera 5.000 professionnels sur les 50.000 que compte le secteur. La production halieutique nationale a atteint 104.000 tonnes (T) en 2011, en hausse de 10% par rapport à 2010, selon un bilan du ministère publié récemment. D'après les statistiques du secteur, l'Algérie dispose d'un stock pêchable de 220.000 T/an, mais elle n'en pêche que 180.000 T en moyenne par an. En présentant le bilan moral et financier de la chambre durant son mandat qui prendra fin en avril prochain, M. Yahiouche s'est dit «satisfait» des réalisations de la chambre. Parmi les actions «importantes» concrétisées, il a cité le rééchelonnement des dettes des entreprises de pêche revendiqué depuis longtemps. Cette mesure vient en application de la décision prise lors de la tripartite de mai dernier concernant la participation du gouvernement au rééchelonnement des créances des entreprises en difficulté avec un différé de paiement de trois années, une période durant laquelle le Trésor public prendra en charge la totalité des intérêts.
10 ans pour payer les dettes à la BADR
Outre les trois années de différé, les entreprises concernées ont jusqu'à 10 ans pour payer leurs dettes à la Banque de l'Agriculture et développement rural (BADR), qui a financé ces projets inscrits dans le cadre du plan de relance économique (2000-2005). Sur les 556 opérateurs ayant des contentieux avec la BADR, 345 ont bénéficié d'un rééchelonnement de leurs dettes évaluées à cinq milliards de DA cumulées en raison notamment des mauvaises conditions climatiques qui ont réduit les sorties en mer ainsi que la baisse de la ressource. M. Yahiouche a déploré toutefois le fait que cette mesure n'a pas profité aux opérateurs «sérieux», expliquant que les entreprises ayant bénéficié de ce dispositif «n'ont payé aucun sou, alors que les autres ont payé une partie de leur dû et ne peuvent honorer la totalité de leurs crédits». «Ce n'est pas normal qu'on rééchelonne la dette des mauvais payeurs et qu'on laisse tomber les gens sérieux», a-t-il dit. Par ailleurs, le même responsable a annoncé la création prochaine d'une association à caractère humanitaire et social pour prendre en charge les enfants des victimes d'accidents de la mer. Il a fait savoir que le ministère de la Solidarité nationale avait accepté d'accorder une subvention à cette association en plus des cotisations des professionnels de la pêche. Cette association devrait également prendre en charge la situation financière des pêcheurs pendant les périodes de mauvais temps empêchant leur sortie en mer.




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