Algérie

Les produits importés sont-ils contrôlés'



Les produits importés sont-ils contrôlés'
Qui contrôle nos importations'La totalité des importations se fait sur la base de la bonne foi du fournisseur. Aucun document n'est fourni, hormis le certificat de conformité.Des quantités énormes de produits importés déferlent sur l'Algérie. Analysons-nous ces produits' Sommes-nous certains de leurs qualités' Certes, avoir des produits étrangers c'est bien, mais ça serait encore mieux d'être sûr et avoir la garantie que ces derniers sont sains. Avec une facture d'importations qui ne cesse de s'épaissir, l'Algérie qui a déboursé cette année pas moins de 70 milliards de dollars, a plus que jamais besoin de «laboratoires de référence». Une question jugée comme étant une «affaire d'Etat». En effet, selon Nouredinne Boudissa, DG de l'organisme algérien d'accréditation (Algerac), qui intervenait hier sur les ondes de la Radio nationale, tous les pays développés disposent d'infrastructures de qualités qui englobent: laboratoires, métrologie légale et propriété industrielle, ce qui n'est pas le cas de l'Algérie. Certes, ces infrastructures existent bel et bien en Algérie, mais le hic selon M.Boudissa est qu'elles «ne répondent pas aux normes internationales. Elles ne sont pas à niveau» et de s'interroger: «Nous avons des laboratoires, mais ils relèvent des ministères, des entreprises. Mais est ce qu'ils sont conformes aux normes'».Des importations à base de «bonne intention»D'après M.Boudissa «ces organismes ne sont pas reconnus pour jouer le rôle de régulateur et de contrôle». La question d'avoir des laboratoires de référence, est d'autant plus importante, au vu de la relance économique, les Accords d'association avec l'Union européenne, mais également la Zone arabe de libre échange (Zale), ainsi que l'éventuelle «prochaine» adhésion à l'OMC, avec tout ce qu'impliquent ces accords d'ouverture du marché. A la lumière de ces données, M.Boudissa estime que «cette sphère d'activité doit être la priorité des pouvoirs publics» afin «qu'on puisse se préparer aux échéances dans lesquelles l'Algérie s'est engagée». Ces défis imposent à l'Algérie, selon le DG d'Algerac «de mettre en place une nouvelle stratégie de prise en charge de l'infrastructure qualité».Il a indiqué dans ce sens: «Aujourd'hui on a des laboratoires qui sont entrain d'être accrédités, mais on n'a pas encore identifié de manière claire les laboratoires de références.»Obnubilés par tout ce qui est étranger, les citoyens algériens en raffolent des produits importés. Mais cela est dû dans une certaine mesure aux entreprises nationales qui ont baissé rideau, mais également la qualité de la production nationale. Selon un bilan du forum des chefs d'entreprise (FCE), la production nationale ne couvre que 5% des besoins des consommateurs contre 18% dans les années 1990.70 milliards d'importationsD'ailleurs, en dépit des textes de lois dont dispose l'Algérie, une grande partie des produits importés entre sans aucun contrôle. Dans les étalages, on aperçoit plusieurs produits de qualité de provenance douteuse, car n'ayant aucun étiquetage en langue arabe comme le stipule la réglementation. Durant le processus d'importation, aucun document ni contrôle est mené, sauf un «certificat de conformité» que délivre le fournisseur à l'acheteur. Ce document selon M.Boudissa «est bon, mais pas suffisant pour donner la garantie et la sécurité de ce que nous achetons de l'étranger». A ce titre, il citera comme exemple les produits cosmétiques. «On importe des quantités énormes de produits cosmétiques, or nous n'avons aucun laboratoire pour faire des analyses».Le DG d'Algerac juge qu'il devrait y avoir «au moins 250 laboratoires d'inspection et de certification de références nationales, dans les différentes filières». Par ailleurs, M.Boudissa a souligné que «pour 70 milliards d'importations, il est bon qu'on s'assure de ce que nous importons».En outre, il est à souligner que le fameux programme «consommer algérien» a été mis «aux oubliettes». Le programme prévu dans le cadre de l'instruction adressée aux membres du gouvernement en août 2013, et réaffirmée lors de la dernière campagne présidentielle, se fait toujours «désirer» et n'a pas «pointé son nez».




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