Une assemblée générale «à caractère d'urgence» des membres de la filière lait de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), aura lieu demain, dimanche. C'est ce qu'annonce cette confédération qui précise que cette rencontre sera une énième fois consacrée à la question du soutien des prix du lait en sachet et de débattre le contenu à donner à une rencontre qui doit les regrouper avec le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA). Les producteurs de lait en sachet estiment que «l'espoir d'une juste révision de la marge de soutien du prix du sachet de lait, pour la période s'étalant de mai à septembre de l'année en cours, n'a été qu'une vaine promesse». Cette corporation considère que ses membres ont été frustrés de voir que les pouvoirs publics n'ont pas tenu leurs engagements afin de mettre en place un mécanisme sécurisé d'approvisionnement du marché national de poudre de lait. Ceci étant, et « devant la non-appréciation à leur juste valeur des sacrifices consentis pour maintenir la production, notamment durant le mois de Ramadhan, une période de grande consommation, les membres de la filière lait de la CIPA estiment que toute initiative d'investissement dans ce secteur de l'agroalimentaire est remise en cause ». A rappeler qu'en guise de soutien des prix du lait en sachet et afin de maintenir son prix de vente à 25 DA, les pouvoirs publics ont décidé de prendre en charge la différence, par le biais d'une subvention allouée directement aux différents producteurs, et arrêtée à 7 DA le litre pour les producteurs de lait cru, 3 pour les collecteurs et 15 pour les transformateurs. Cette contribution financière, qui a concerné 90 producteurs, a coûté au trésor public, et pour les seuls mois de mars, avril et mai de l'année en cours, un montant de 4 milliards de DA. Depuis, et pour mieux organiser le marché du lait en poudre, notamment après l'apparition de certains réseaux de contrebande aux frontières Est et Ouest du pays, les pouvoirs ont confié la mission d'indemnisation au collecteur public Giplait et ce, en attendant la création de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), un organisme qui aura pour mission l'importation et la distribution de la poudre de lait à des prix subventionnés. En d'autres termes, il était question d'annuler toute subvention financière directe aux producteurs, une option exceptionnelle, selon les pouvoirs publics. Or, cet office n'a pas été créé à temps, ce qui a donné des dysfonctionnements engendrant le non-paiement des indemnités pour les mois de juin et juillet derniers. Ne voulant plus supporter à eux seuls ce lourd fardeau, les producteurs de lait, au delà des retards, ont tenu à expliquer que cette subvention ne reflète nullement la réalité du prix de revient du sachet et, qu'en cas de non-révision de cette indemnité, plusieurs d'entre eux seront contraints de mettre la clé sous le paillasson. A noter que leurs homologues, spécialisés dans la production du lait cru, qui se sont organisés en créant leur propre représentation, ont revendiqué la révision de l'indemnité qui leur a été fixée, à savoir 7 par litre à hauteur de 33,75 DA, argumentant que le prix de revient d'un litre de lait cru est de 58,75 DA. Dans le document diffusé par les membres de la filière lait de la CIPA, il est indiqué que «le mécontentement affiché par les transformateurs et les producteurs de lait en sachet est annonciateur d'un débat riche en évènements et qui risque d'aboutir à des décisions difficiles à maîtriser».
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Posté Le : 03/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com