La wilaya de Bouira a le potentiel pour être un "bassin laitier par excellence", selon la formule usitée par les pouvoirs publics. Néanmoins, avec une production laitière qui avoisine les 70 millions de litres annuellement, selon les services de la DSA de Bouira, soit seulement 35% du potentiel de la wilaya, on peut dire que le secteur laitier à Bouira est en crise. Hier, lors d'une journée d'étude organisée par la Chambre d'agriculture de Bouira et consacrée à la transformation des produits laitiers, notamment la fabrication du fromage, nombre d'éleveurs bovins et producteurs laitiers de la wilaya ont souhaité une augmentation du prix du lait cru, de 40 DA actuellement à 50 DA/litre. "Tout a augmenté, hormis le prix du lait de vache qui stagne à 40 DA le litre, et ce, depuis 2010. Si les prix n'évoluent pas, nous allons faire faillite", a déploré Azzedine Laâmouri, président de l'association des producteurs laitiers de Bouira. Pour lui, la wilaya de Bouira peut, en effet, être un "bassin laitier d'excellence", à condition que les autorités prêtent une oreille attentive aux producteurs. "Notre association est prête à travailler en étroite collaboration avec les services de la DSA pour augmenter le rendement laitier, mais nous devons être écoutés et consultés", insistera M. Laâmouri. Interrogé sur les difficultés que connaît cette filière, il a souligné le fait que le prix des aliments de bétail reste excessif. "Pour un meilleur rendement, la vache a besoin d'aliments sains et de bonne qualité. Mais cet aliment a un coût et il est excessivement cher", a-t-il indiqué.Selon M. Laâmouri, un des obstacles majeurs est le vieillissement du cheptel bovin. Concernant l'épineuse question de la collecte de lait, le président de l'association des producteurs laitiers de Bouira s'est montré rassurant en affirmant qu'à Bouira, "le problème de la collecte de lait ne se pose guère, car les services qui en ont la charge font convenablement leur travail". À Bouira, une dizaine de centres sont chargés de collecter la production.
Les services de la DSA ont soumis ces centres à un cahier des charges rigoureux qui stipule qu'ils doivent se déplacer chez le producteur pour collecter le lait. Mais alors comment expliquer cette baisse de la production à Bouira ' Selon Akli Moussouni, expert agronome et chercheur en développement durable, la filière lait de vache à Bouira est "victime de méthodes archaïques dans son exploitation". "Les producteurs font payer au consommateur l'archaïsme de la filière dans laquelle ils ont investi, au lieu de développer eux-mêmes des fermes d'élevage performantes qui auraient pu leur permettre de générer des produits trois fois moins chers", fera-t-il remarquer.
RAMDANE B.
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Posté Le : 28/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ramdane Bourahla
Source : www.liberte-algerie.com