Algérie

«Les producteurs ont su améliorer le rendement» Rachid Benaïssa, ministre de l'agriculture



«Les producteurs ont su améliorer le rendement» Rachid Benaïssa, ministre de l'agriculture
Le ministre du secteur prévoit pour l'année en cours une augmentation de l'ordre de 15% de la production de la pomme de terre par rapport à 2012 où il a été enregistré 4,2 millions de tonnes.
En réaction à la chute des prix de la pomme de terre, constatée depuis quelques jours sur les marchés de plusieurs régions du pays, les services de l'Office interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev) ont enclenché les opérations d'absorption du surplus de production comme le prévoit, en de pareille circonstance, le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) mis en place depuis 2009. Dans une déclaration à El Watan, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a indiqué que le lancement de ces opérations a été décidé «dès que les signes avant-coureurs de surabondance se sont fait sentir».
Selon lui, tous les moyens de stockage dont disposent les opérateurs publics, mais aussi privés, sont mobilisés pour récupérer la surproduction auprès des fellahs, à raison de 22 DA le kilo.
Bien évidemment, ce sont les régions du pays réputées pour leur production de ce tubercule où les opérations d'absorption des surplus seront renforcées.
Le directeur général de l'Onilev, Sahraoui Benallal, s'est d'ailleurs déplacé, mardi dernier, à Mostaganem pour superviser l'ensemble du dispositif mis en place et rassurer, par la même, les producteurs quant à l'achat de leur récolte ou le paiement des frais de stockage auprès des opérateurs privés.
Contacté, ce responsable nous a fait savoir qu'il a été ainsi décidé, d'un commun accord avec les grands producteurs de la région, de prendre en charge pas moins de 50 000 tonnes de leur pomme de terre produite cette saison.
Il faut savoir, à ce propos, que la région de Mostaganem se caractérise par sa production précoce de pomme de terre, ce qui lui confère habituellement l'avantage de l'écouler, en cette période, au prix fort. Cette année, les performances réalisées par d'autres wilayas, notamment celle d'El Oued, conjuguées à une meilleure maîtrise du dispositif Syrpalac, ont fait que le marché a été suffisamment alimenté en ce produit durant toute l'année, provoquant ainsi une forte baisse des prix, somme toute bénéfique pour le consommateur.
Pour le premier responsable en charge du secteur, cette situation renseigne non pas sur un quelconque dysfonctionnement dans la filière mais, au contraire, sur «une professionnalisation qui s'installe progressivement».
Tout le mérite revient, évidemment, «aux agriculteurs qui ont su profiter des moyens mis à leur disposition pour améliorer leur rendement, tout en se sachant sécurisés quant à une éventuelle surproduction», estime M. Benaïssa.
Ce dernier prévoit, pour l'année en cours, une augmentation de l'ordre de 15% de la production par rapport à 2012 où il a été enregistré 4,2 millions de tonnes de pomme de terre. Deux autres facteurs ont contribué à ce progrès : «L'augmentation des superficies cultivées et la mise sur le marché d'importantes quantités de semences,
l'objectif étant d'arriver à moyen terme à 6 millions de tonnes», explique encore le ministre. Selon lui, «le marché est demandeur, les marges de progrès sont énormes et il n'y a pas de raison pour qu'on ne continue pas à produire plus».
Tout en disant comprendre les craintes de certains producteurs, M. Benaïssa affirme cependant qu'en plus du dispositif de régulation du marché prévu dans le cadre du Syrpalac, des opérations d'«équilibrage» entre les régions du pays seront lancées pour écouler les surplus de production de pomme de terre dans les wilayas qui n'en disposent pas assez. Il est question également, selon le ministre, «d'encourager les opérateurs qui veulent se tourner vers les marchés extérieurs», d'autant qu'il en existe déjà deux qui se sont lancés dans cette activité à titre expérimental.
Enfin, l'accompagnement d'une industrie de transformation s'avère «indispensable à moyen terme pour maîtriser efficacement le développement de la filière», explique encore le ministre. Pour lui, «toutes les conditions à même d'asseoir une durabilité de cette dynamique sont là, pour peu que ceux qui sont en train de tirer vers le bas voient plus loin et se fondent dans cette dynamique».


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