Alors que le président de la République rassurait la veille seulement les consommateurs quant à la disponibilité de la pomme de terre et avec un prix raisonnable qui ne devrait jamais, dorénavant, dépasser la barre des 60 dinars le kilogramme, des dizaines de producteurs de ce tubercule au niveau de la wilaya de Bouira ont tiré hier la sonnette d'alarme sur le risque de voir leurs produits se périmer à cause justement de leur mévente.En effet, dimanche, les producteurs de pomme de terre, par le biais du président de leur association, Messaoud Boudhane, ont tiré la sonnette d'alarme à cause de l'absence totale d'acheteurs. Selon lui, au niveau de la wilaya de Bouira, et après la culture de plus de 2 000 hectares au niveau des deux périmètres irrigués des Aribs à Aïn Bessem et le plateau d'El- Esnam, la production de la pomme de terre d'arrière-saison est prête actuellement pour la récolte. Or, au niveau de ces deux périmètres, les producteurs qui ont contracté comme toujours des sommes importantes auprès des banques pour la préparation des sols, leur amendement ainsi que leur irrigation et autres travaux d'entretien des parcelles, se retrouvent actuellement avec des milliers de quintaux qui ne trouvent pas d'acheteurs. Actuellement, alors que le prix de revient est de 30 dinars le kilogramme, selon toujours le président de l'association, les seuls camionneurs grossistes qui se présentent aux champs leur proposent un prix de 15 à 16 dinars le kilogramme. «Un prix dérisoire qui ne couvre même pas les frais engagés», dira-t-il. Aussi, face à cette énième situation dont pâtissent à chaque fois les producteurs de pommes de terre, M. Messaoud Boudhane tire la sonnette d'alarme et interpelle les hautes autorités du pays, pour leur venir en aide afin de vendre leur produit à un prix raisonnable qui puisse couvrir au moins les frais engagés et un petit bénéfice, «ne serait-ce que pour payer les banques qui ont retenu depuis le début de la campagne des chèques signés et qui attendent leur encaissement à l'occasion de la récolte». Notons que durant la même journée, le nouveau directeur des services agricoles s'est exprimé sur ce sujet sur les ondes de Radio Bouira, en indiquant que le surplus de la production sera stocké au niveau des chambres froides. Une réponse qui n'a pas convaincu les producteurs de pomme de terre qui rappellent que même le système Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation) qui a été engagé par le passé par les pouvoirs publics a montré ses limites, alors que pour le cas des chambres froides existantes au niveau de la wilaya, elles ne sont pas suffisantes et les producteurs butent souvent sur le problème du prix de vente sur pied qui leur est proposé.
Y. Y.
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Posté Le : 25/12/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Yahiaoui
Source : www.lesoirdalgerie.com