Algérie

Les producteurs de médicaments demandent l'exonération de la TVA



Les producteurs de médicaments demandent l'exonération de la TVA
Les opérateurs de l'industrie pharmaceutique nationaux et multinationaux déjà engagés dans la production locale ont déploré encore une fois la disposition obligeant les producteurs à payer 17% de TVA sur la matière première, dès son entrée sur le territoire national. Il s'agit d'une mesure introduite dans la loi de finances 2014, perçue par les professionnels du secteur comme un frein pour le développement de la production locale pharmaceutique et en contradiction flagrante avec la volonté de l'Etat de promouvoir l'industrie pharmaceutique.Plein d'enthousiasme, les producteurs nationaux et étrangers réunis, hier, à la 8e édition de Siphal (Salon international de pharmacie et de la parapharmacie) à la Safex, ont tous affiché des ambitions pour être parmi les premiers génériqueurs (producteurs de produits génériques), mais la réalité s'impose. Il y a beaucoup d'entraves sur le chemin. La première concerne le payement au préalable d'une taxe dès l'entrée des intrants sur le territoire national et l'autre point qui fait aussi fausse note, le problème récurent de la bureaucratie et la paperasse dans l'enregistrement des médicaments.Sur la question de la taxe imposée aux producteurs des médicaments au moment de l'achat de la matière première, elle devra faire l'objet de discussion au niveau de la commission ministérielle dont fait partie le SNAPO. C'est ce qu'a affirmé, hier, le président de cette organisation syndicale M. Faycel Abed, lors du salon. «On attend la tenue d'une réunion de la commission ministérielle pour débattre cette question ainsi que d'autres problèmes qui entravent l'épanouissement du secteur», soutiendra-t-il. Il précise : «Les autorités doivent nous expliquer pourquoi elles ont instauré cette taxe, sa faisabilité et le but cherché, alors que la politique de développement de la production du médicament, c'est de faciliter la démarche et les procédures, ce qu'on a toujours demandé».Le président du SNAPO s'interroge : «Est-ce qu'il n'y a pas une mauvaise volonté quelque part ' Est-ce qu'il n'y a pas des lobbies qui sont en train de bloquer la production locale '» Autrement dit, «peut-être qu'il y a ceux qui ne veulent pas aller à la production locale car tout simplement, ils trouvent leur compte, dans l'importation».La balle est entre les mains de l'Etat, selon Fayçal Abed. «Nous, les syndicalistes et les hommes du terrain, nous faisons des constats et on propose». Il poursuit : «Si je vous dis qu'il y a rupture, la rupture existe pour certains médicaments, si je vous dis que le malade souffre et qu'il ne trouve pas son médicament, c'est une réalité». Et d'ajouter : «Si on veut réellement régler le problème de la rupture du médicament, il faut justement encourager la production nationale et non pas faire le contraire». Il optimise en affirmant que peut-être cette taxe sera levée. «Je dis peut-être, tout sera décidé dans la prochaine réunion de la commission ministérielle, programmée dans quelques jours», dira-t-il encore.Les producteurs nationaux demandent de revenir à la loi initiale, soit une exonération de la TVA pour l'achat de la matière première. Les responsables du Laboratoire El Kendi affirment qu'ils font essentiellement dans la production locale, 100% algérien et non pas du conditionnement. «On doit avoir des facilités et non pas des entraves pour élever notre niveau de production», nous dira Abdallah Boulkroune, responsable au niveau du laboratoire. «Nous avons des ambitions pour développer le générique, conformément à la volonté des pouvoirs publics, on ambitionne d'être à la première place. Nous sommes déjà à la deuxième place et nous avons le droit, tout de même, à certaines facilités». Le laboratoire algérien MM, qui investit dans la production des médicaments, demande lui aussi la suppression de cette TVA qui pèse lourdement sur la trésorerie de l'entreprise. Le même son de cloche chez les multinationaux; la responsable Doria Oughlis, chargée des médicaments génériques Zentiva, au groupe Sanofi trouve que cette taxe est contraignante pour son entreprise, du moment que la production du médicament se fait sur place en Algérie.




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