Les procédures du visa biométrique entrées en vigueur Au consulat de France d'Oran comme si vous y étiez

La procédure du visa biométrique est entrée en vigueur, avant-hier, au niveau du consulat général de France à Oran. Ce dernier fait désormais partie des quelque 70 postes pilotes ayant adopté ce nouveau système de visas, en attendant sa généralisation à l'ensemble des consulats de France de par le monde à l'horizon 2009. Les consulats généraux d'Alger et de Annaba travaillent toujours selon l'ancien système, même si à Annaba la mise en exploitation de la biométrie est programmée entre avril et mai, nous confie-t-on auprès du service des visas du consulat général de France à Oran. Etant donné que la biométrie se caractérise par la prise des empreintes et d'une photo numérisée du demandeur au niveau même du guichet, la présence de ce dernier au moment du dépôt du dossier reste indispensable. En effet, toute demande de visa doit être déposée directement au consulat et uniquement après la prise d'un rendez-vous en appelant au 1573, nous explique l'adjoint du chef du service visas du consulat général de France à Oran. Au deuxième jour de la mise en exploitation de la biométrie au niveau du consulat, ce nouveau mode opératoire semblait faire l'unanimité aussi bien parmi les demandeurs que parmi le personnel du service. « J'ai appelé le 1573, le 3 février dernier, et j'ai eu un rendez-vous pour le 6 du même mois. Cela m'a presque mis dans l'embarras d'avoir eu un rendez-vous aussi proche, car j'attendais encore quelques documents pour compléter mon dossier. C'est une vraie révolution, comparé aux délais qui prévalaient dans l'ancien système », nous confie un jeune homme, la vingtaine, tout excité à l'idée d'avoir son premier visa pour la France. Un couple de quinquagénaires, qui attendait d'être appelé à la caisse pour s'acquitter des frais du dossier, n'en était pas moins excité. « Pour avoir expérimenté, à maintes reprises, l'ancien système, je peux vous dire que la différence est de taille. Avant, il fallait attendre au minimum un mois pour décrocher un rendez-vous. Maintenant, c'est une question de jours. La seule chose qui me gène un peu dans cette nouvelle procédure du visa biométrique, c'est la prise des empreintes. Mais je relativise, car je sais que le monde est en train de changer, et il faut toujours s'adapter», nous confie l'époux. Du côté du personnel du service des visas, le nouveau système est qualifié de «rapide» et même de «ludique». Pour le chef du service, le système présente un avantage de taille, car il permet un contact direct avec le demandeur. Cela nous permet de lever le voile en temps réel sur bon nombre de questions qui peuvent poser problème, notamment celles ayant trait aux motivations du demandeur, paramètre qui détermine le type de visa à délivrer (court séjour ou long séjour). D'autre part, pour maintenir ce contact et accélérer la procédure, les responsables du consulat souhaitent que les demandeurs de visas n'aient plus recours à l'envoi des demandes par courrier électronique. «Cela retarde l'opération et nous aimerions que les demandeurs de visas suivent la procédure normale», nous disent les mêmes responsables. A l'entrée ouest du consulat général de France d'Oran, du côté de la rue des Soeurs Benslimane, entrée réservée pour les demandeurs de visas, un agent de sécurité vérifie si le nom de la personne présente figure effectivement sur la liste des personnes ayant rendez-vous ce jour là. Si tel est le cas, on vous invite, sécurité oblige, à éteindre votre téléphone portable avant de vous accompagner vers l'un des deux passages donnant accès à la salle des guichets, où votre identité et votre dossier sont une nouvelle fois contrôlés. Sacs à mains et cartables passent également au détecteur de métaux. Une fois les contrôles d'usage passés, on vous invite à accéder à la salle des guichets, une salle climatisée à l'architecture moderne pouvant accueillir plus de cent personnes, nous confie l'adjoint du chef du service des visas. Des agents de sécurité, dont l'allure s'apparente plus à des agents d'accueil, vous invitent, le sourire aux lèvres, à vous asseoir dans des chaises très « design », en attendant qu'on vous appelle au guichet. Si vous entendez un bruit étrange évoquant des sons d'animaux sauvages, il ne faut surtout pas s'inquiéter. Il s'agit tout simplement d'un système sonore utilisé pour faire fuir les pigeons de la coupole en verre qui couvre la salle des guichets. Une fois votre tour arrivé, vous vous présentez devant un guichet caisse, aux numéros 1, 2 ou 3 pour s'acquitter des frais du dossier. Pour cette procédure, il faut impérativement avoir l'appoint. Ces frais sont payés en espèce et sont de 5.750 dinars pour le visa de court séjour et de 9.500 dinars pour le visa de long séjour. Le dossier (originaux, plus photocopies) est pris en charge par la suite par l'un des neuf autres guichets consacrés à cet effet. C'est au niveau de ces guichets que le demandeur de visa est photographié, sur place, et ses empreintes digitales relevées, grâce à un système géré par ordinateur. Une fois ces formalités remplies, la procédure est déjà terminée. Après étude du dossier, documents originaux et passeport (avec ou sans visas) seront mis dans une enveloppe sécurisé et retournés dans un délai qui ne dépasse pas une semaine à la société UPS d'Oran, un prestataire de service agréé par le consulat qui se chargera de restituer le paquet directement au domicile du demandeur.