Les pro-colonialistes des Césars écartent Mathieu Kassovitz

Les membres de l'académie des Césars 2012 sont-ils pro-colonialistes' Depuis leur existence, ils n'ont jamais mis en valeur un film sur la présence coloniale française en Afrique ou dans les Dom-Tom. Ainsi Florent Siri pour son film Ennemi intime, Rachid Bouchareb pour ses deux films Indigènes et Hors-la-loi et Mathieu Kassovitz pour son film L'ordre et la Morale, ont été systématiquement exclus des Césars ou nominés pour des prix techniques insignifiants pour éviter de les mettre en valeur ou de gagner une notoriété en France. Alors que ces films sont considérés comme des oeuvres audacieuses et dénonciatrices des massacres ou des tortures des forces françaises dans les anciennes colonies. Le réalisateur Mathieu Kassovitz auteur du film L'ordre et la Morale, l'a appris cette semaine, lui qui a réalisé un film qui revient sur l'affaire de la grotte Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, ou des troupes militaires françaises donnent l'assaut, après l'assassinat de quatre gendarmes puis la prise d'otages par des indépendantistes du Flnk (Front de libération national Kanak) de vingt-sept gendarmes mobiles, entre les deux tours de l'élection présidentielle. Ce dernier a réagi de façon très virulente après avoir eu connaissance que son film L'ordre et la Morale, n'a obtenu qu'une nomination pour les Césars. Il a notamment insulté les votants de l'Académie des Césars dans un cinglant message posté sur Twitter destiné aux votants de l'Académie. Mathieu Kassovitz a poursuivi sa réaction en rajoutant: «Je m'en fous des Césars. Je n'y ai jamais mis les pieds. Je suis juste choqué par le manque d'intérêt. Je devrais faire des films plus simples.» «Une fois la colère passée, il a quand même tenu à réajuster ses propos: «Je vois que cette histoire vous tracasse. Je tenais à m'excuser et à préciser... J'......le cinéma français oui... Mais pas tous. Pas Testu par exemple, ni Jan, Ni Gaspard, Hazanavicius, Boukrief, Vestiel, Gavras...» Cette colère a été ressentie mais autant exprimée par Florent Siri qui a vu son exclusion de la liste des meilleurs réalisateurs comme une sanction pour avoir fait un film qui dénonce la torture pendant la Guerre d'Algérie. Même chose pour le film Mon colonel qui a été produit par Costa Gavras et qui n'a pas été cité aux Césars. Même si cette récompense du cinéma français a voulu faire le lit de la politique de discrimination positive en décernant deux fois des Césars à un réalisateur d'origine maghrébine, elle n'a néanmoins pas voulu choisir des films qui dénoncent la loi du 23 février sur le rôle positif de la colonisation en Afrique du Nord et plus particulièrement en Algérie. Il est clair maintenant et même presque établi que l'Académie des Césars, conduite par Marin Karmitz et consorts, roule pour le gouvernement de Sarkozy, dans une perspective de l'offre et de la demande en prévision de la présidentielle 2012.
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