Les prix s'envolent et enfoncent les ménagères

Les produits en abondance mais à quels prix'Le rôle et la responsabilité du contrôle du commerce sont vivement interpellés afin de protéger les consommateurs.A 48 heures de l'élection présidentielle du jeudi 17 avril 2014, qui constitue un virage déterminant pour la vie et l'avenir du pays de manière générale, le marché des fruits et légumes fait des émules. «Vous me posez une question sur les prix des produits... Mais, moi je touche une retraite de 180.000 DA/mois, je ne sens pas forcément la souffrance des autres, puisque je représente, en quelque sorte, la catégorie au-dessus de la moyenne. Mais comment voulez-vous qu'un employé qui touche un salaire de 15.000 ou 20.000 DA/mois puisse répondre aux besoins de sa famille'» a déclaré, hier, Mohamed Ferhane, 70 ans environ, un ancien de l'ALN que nous avons interrogé au marché Ali-Mellah, et qui ajoute que c'est lui-même qui aide ses enfants mariés, afin de nourrir leurs familles.Une déclaration de taille dans la mesure où la dégradation du pouvoir d'achat de la classe ouvrière a secoué la sensibilité des personnes plus ou moins aisées. Autrement dit, à quoi sert la richesse d'un homme, lorsque c'est tout l'entourage et l'environnement proche ou lointain qui vivent dans la pauvreté et la misère' La disparité salariale est mise en évidence à plus d'un titre.Slimane H, 50 ans, employé, lance «le temps a changé dans le sens négatif. Les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent davantage à cause de la dégradation du pouvoir d'achat en plus des travailleurs qui souffrent de la disparité salariale terrible dans le pays», regrette-t-il.Rassurant sur la stabilité des prix qui n'ont aucun rapport avec la campagne électorale, les marchands de fruits et légumes, que nous avons approchés dans les différents marchés à Alger, notamment Ali-Mellah, au 1er-Mai, le marché de Meissonnier et Clauzel à Alger-Centre, ont tous eu le même réflexe. «Les prix sont plus ou moins stables, ces derniers mois, avant de souligner que les prix pourront même baisser avec l'arrivée des nouvelles récoltes de la saison», a-t-on indiqué.Idem pour les légumes secs, qui n'ont pas connu de grands changements des prix, a-t-on souligné auprès de plusieurs commerçants des marchés d'Alger. Seul produit affiché au prix de 180 à 260 DA/kg, les haricots verts, ceux-ci ne sont pas à la portée des larges couches sociales. Il est à noter que de nombreux étals manquent d'affichage des prix, le poivron est vendu entre 140 et 180 DA/kg, la tomate entre 80 et 140 DA/kg, la courgette entre 60 et 80 DA/kg, la pomme de terre entre 35 et 50 DA/kg de bonne qualité.Par ailleurs, il y a lieu de relever la vente à ciel ouvert, des produits laitiers tels que le fromage, le beurre, la margarine et autres, pour la énième fois à l'intérieur des marchés, et ce, malgré la loi qui a clarifié les conditions de vente et de revente dans ce sens. Interrogée sur les achats effectués auprès d'un des revendeurs des produits laitiers, une dame qui semble connaître plus ou moins les devoirs et les droits du consommateur, n'a pas trouvé de réponse claire allant dans ce sens tout en enchaînant des réponses contradictoires «c'est un produit de qualité qu'on ne trouve pas dans les magasins», selon cette dame âgée de 55 ans environ au marché Meissonnier.A quelques mètres du marchand, Ali Lafehale, fait sa remarque «tout produit laitier qui n'est pas stocké dans les frigos perd de ses qualités et diminue inlassablement son délai de péremption, au point de présenter des risques pour la santé du consommateur», déplore-t-il.Le rôle et la responsabilité du contrôle du commerce, sont vivement interpellés à tout point de vue, afin de garantir au maximum l'application des lois qui va dans l'intérêt de la santé publique.