Les prix s'envolent

Comme chaque année, à la veille du mois de Ramadhan, c'est l'apocalypse. Le comportement des citoyens change subitement. Ils se précipitent dans toutes les directions pour se ravitailler, comme si les commerces allaient prendre congé durant ce mois. Pourtant ce n'est pas le cas, mais cela laisse une marge de manoeuvre aux commerçants pour spéculer sur les prix qu'ils doublent pratiquement. Ainsi, les prix des fruits et légumes n'ont pas attendu la fin de ce week-end pour s'envoler.Les Algériens ne cachent pas cette fièvre acheteuse qui marque chaque mois sacré.
Une véritable ruée vers les marchés a été constatée. Chacun veut s'approvisionner en fruits, légumes, produits alimentaires, viandes ou même en vaisselle avant le début du mois sacré. Si certains ont été découragés, d'autres non. Une virée à deux marchés de fruits et légumes nous a laissés perplexes.
La flambée de la mercuriale est palpable et presque incroyable. Il ne s'agit certainement pas d'un manque d'abondance des marchandises, mais juste de la folie. Les tomates sont cédées à 80 DA minimum, quand ce n'est pas de la bonne qualité, les pommes de terre à 80 DA, les courgettes entre 132 et 120 DA, les oignons à 100 DA, alors que les poivrons sont à 160 DA. Que dire des fruits mis à part les fraises à 250 DA, le reste est à partir de 500 DA. A titre d'exemple, les pommes sont cédées à 650 DA.
Les viandes rouges ne font pas la différence. La viande d'agneau a atteint des prix qui donnent le tournis: plus de 2 000 DA et le poulet est à 300DA le kilogramme.
Aucune clémence et aucun contrôle. Cette dame, qui tourne depuis une heure pour pouvoir acheter quelque chose n'arrive pas à se décider. «C'est incroyable comme on est radin, comment voulez-vous faire vos courses à ces prix-là. Constatez par vous-même, elle est où la rahma, où sont les promesses du gouvernement, ce n'est pas raisonnable tout ça, faut vraiment faire quelque chose contre ces commerçants.»