Algérie

Les prix resteront bas à court terme



L'Institut français du pétrole estime que l'équilibre entre l'offre et la demande "met en évidence un effort insuffisant de l'ensemble des pays producteurs pour s'adapter à la réduction de la demande au 2e trimestre".Des prix à moins de 30 dollars le baril, voire négatifs ponctuellement, devraient rester la norme au moins à court terme tant que le marché pétrolier ne sera pas rééquilibré par une action massive des producteurs, prévoit l'IFP Energies nouvelles (Ifpen) dans son "tableau de bord pétrolier", publié lundi. Selon l'institut français de recherche dans les domaines de l'énergie, du transport et de l'environnement, l'équilibre entre l'offre et la demande "met en évidence un effort insuffisant de l'ensemble des pays producteurs pour s'adapter à la réduction de la demande au 2e trimestre".
L'Ifpen indique que la baisse de l'offre par rapport au 1er trimestre est estimée à 8 millions de barils par jour, dont 6 millions de barils par jour pour les pays de l'Opep+ à comparer à un recul exceptionnel de 17 millions de barils par jour de la demande, d'après l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
"Tant que l'ajustement de l'offre ne sera pas plus important, et sans reprise de la demande, le prix du pétrole restera en dessous des coûts opératoires afin de réduire les excédents", estime l'organisme français. RystadEnergy, un bureau de recherche indépendant spécialisé dans l'énergie, avait estimé ces coûts à moins de 20 dollars le baril pour l'offshore et autour de 30 dollars le baril pour les "shale" américains.
L'Ifpen indique que le prix spots du Brent a évolué en dessous de la moyenne mensuelle (19 dollars le baril) la semaine passée, passant de 17 dollars le baril, lundi, à 9 dollars le baril le lendemain pour remonter à près de 16 dollars le baril vendredi. Le WTI a, pour sa part, commencé la semaine en territoire négatif atteignant -37 dollars le baril, reflet de l'absence d'achats dans une période de débouclage des contrats à terme pour mai.
Après cette journée historique, le WTI, comme la plupart des autres cotations américaines, est revenu à des niveaux en ligne avec les cotations du Brent. Sur les marchés à terme, les prix pour juin évoluent autour de 20 dollars le baril pour le Brent et 17 dollars le baril pour le WTI. L'institut français de recherche relève que le choc des prix négatifs a fait réagir le royaume d'Arabie saoudite qui a insisté sur la détermination de l'Opep+ à appliquer les baisses décidées le 12 avril et à en prendre de nouvelles si nécessaire.
L'Ifpen constate également que l'ajustement du marché pétrolier américain se poursuit. Les stocks américains de pétrole, qui poursuivent leur progression, se situent à des niveaux proches désormais des plus hauts atteints en 2015. Les stocks d'essence connaissent la même évolution.
"Cette évolution traduit un ajustement insuffisant de la production (-0,9 million de barils par jour entre le 13 mars et le 17 avril) et des échanges pétroliers (hausse modeste des exportations) par rapport à la forte baisse de la demande", constate l'Ifpen. Néanmoins, souligne l'institut français du pétrole, l'activité de forage est en net recul avec une chute brutale du nombre d'appareils en activité (-66 en une semaine, -245 en un mois).
"Avec 438 appareils actifs, on se rapproche du minimum atteint en mai 2016 (320)", note l'Ifpen. "Ces ajustements, s'ils se confirment, devraient conduire à des baisses importantes de la production à hauteur de 2 à 2,5 millions de barils par jour à fin 2020 et de 3 à 5 millions de barils par jour à fin 2021", prévoit l'organisme français.

Meziane RABHI


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