Algérie

Les prix "flambent" les débats



Le mois sacré a dévoilé le véritable visage des acteurs politiques et associatifs. C'est aussi ça le bon côté du Ramadhan.Voilà 10 jours que le Ramadhan s'est installé à Béjaïa avec ses bienfaits, ses habitudes, ses caprices, ses débats, ses déboires, qui ont largement influé sur le quotidien des habitants. Positifs ou négatifs, les faits du Ramadhan sont là pour nous rappeler ce que nous sommes réellement et ce que nous valons devant des situations qui s'invitent pour remplir le long silence des journées de jeûne. La première décade du mois sacré s'achève à Béjaïa mais non sans se singulariser, outre le comportement des consommateurs, qui est loin d'être une nouveauté, par des séquences d'une vie sociale très riche en enseignements. Sur les réseaux sociaux et dans les cafés et places publiques, la nuit tombante, la politique tient bonne place. Entre les députés qui se plaignent de la marginalisation de la wilaya de Béjaïa et tentent de s'unir, mais sur la Toile pour contrecarrer les «visées diaboliques» du pouvoir et ceux qui soutiennent le courage des uns et la lâcheté des autres, le débat sur la situation socio-économique de Béjaïa a eu une grande part durant cette première décade du mois sacré. Même si on n'en est pas encore au bout de ses échanges, il reste que jusque-là il y eut plus de paroles que de faits. Un point à retenir et qui cadre avec cette volonté de s'associer pour décoller l'économie locale, reste l'intervention initiée par des parlementaires pour empêcher la mise dans la rue de 13 familles et là encore c'est un coup politique dont les conséquences sont désastreuses pour certains. L'autre fait qui a marqué cette première décade est cette marche initiée pour débloquer un projet privé au port de Béjaïa. Certains députés ont cru bon de prendre part à la manifestation. Ils ont vite été critiqués par leurs pairs, soulignant qu'à Béjaïa, il n'y a pas un seul projet qui est bloqué et que s'il y a lieu de marcher marchons tous pour le déblocage de tous les projets de la wilaya, que certains ont quantifié à plus de 143 projets. Cela a suffi pour mettre à nu les desseins politiques des uns et des autres. Au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, les ordures ménagères ont fait le débat, notamment lorsque la wilaya a cru bon de clarifier la situation de blocage que vit le projet d'Epic. Le jeu du chat et la souris adopté par les autorités a fait sortir certains observateurs de leurs réserves pour apporter certaines vérités, pas du tout bonnes pour la majorité aux commandes de la municipalité. Sur le plan culturel, il y a lieu de noter l'hommage rendu à Mohamed Haroun dont une statue est érigée au centre de la ville portant le nom du grand militant de l'amazighité et la démocratie. Hier un autre grand hommage a été rendu à Karim Tizouar à El Kseur. Deux hommages qui viennent rappeler à tout un chacun les sacrifices des enfants de la vallée de la Soummam pour la culture, la démocratie et l'identité. Mais la grossière manipulation vient de l'annulation d'un gala artistique à la Maison de la culture de Béjaïa. Alors que le gala est annulé faute de conformité des statuts de la boîte organisatrice, une page facebook s'est adjugée cette annulation voulant reproduire un peu ce qui s'est passé à Constantine par rapport au gala de cheb Khaled. Une séquence de vie qui a permis au uns et aux autres d'en savoir un peu plus sur les visées et les arrière-pensées des uns et des autres. Le Ramadhan a ça aussi de positif.


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